Salut cousine....

Salut jeune fille !

Tu me parlais ce soir, et j'entendais ton intelligence, ta soif de grandir, ta spontanée -et déplacée- arrogance...Tu as treize ans, tu réagis en grande-petite personne de 13 ans.

Tu balais farouchement ce que représente ta mère. Ce qu'elle est, ce qu'elle fait, ce qu'elle pense. C'est d'une tristesse pour moi... Ta mère c'est ma marraine. Quand j'étais petite, elle m'amenait en montagne, m'achetait des trucs que mes parents ne pouvaient pas me payer. Elle venait me chercher et je passais la nuit chez elle. Je nourrissais son poisson rouge. Je mangeais des gauffres au sirop d'érable. Je dessinais en discutant de mes opinions. Je jouais au domino. J'avais mes aimants sur son frigo, mes dessins aussi...
Ta mère me faisait du bien...même si j'avais des parents très bien.

Ta mère, elle est bien. C'est tout.

Tu as 13 ans, je suis assez jeune pour me souvenir comment on se sent. Tu as 13 ans et je suis assez «mère» pour comprendre ce qu'à ressenti ta mère...

Nous avons 12 ans d'écart. C'est pas voulu. Ta mère aurait souhaité que nous en ayons moins. J'ai été sa bouquetière...parce qu'elle n'avait pas d'enfant à elle pour faire le rôle.
J'ai été très gâtée, parce qu'elle n'avait rien à acheter à son berceau vide...
J'ai été appuyée, parce qu'elle n'avait pas de temps à donner à une chambre inoccupée...
Quand j'allais chez elle, lorsque je me réveillais le matin, j'allais la trouver. Et, parce que je savais qu'elle voulait un bébé, je lui tendais le thermomètre.
Elle ne s'est jamais fâchée parce que je posais la question souvent, elle expliquait toujours pourquoi elle devait le faire.

Tu as un frère. Un grand coup d'espoir apparu peu de temps avant ta propre apparition. Malheureusement, il est reparti. C'était trop tôt. Peu de temps après, tu es enfin arrivée.

Douze ans d'essai, c'est long...Très long.... Tu es aimé, petite furie, n'en doute plus jamais. Douze ans à attendre quelqu'un qu'on ne connaît pas, y'a qu'une mère pour réussir ça.

Maintenant que je t'ai déballée tout ça. Essaie d'y repenser, des fois...Tu as 13 ans mais j'avais mes aimants sur le frigo...


Tinker, qui un jour t'enverra ce texte... XxxxxxxxxxxxX

à un certain age, on ne se rend pas toujours compte de ce que représentent nos parents...
l'age est souvent bien ingrat...
j'espere qu'elle s'en rendra compte avec le temps, car souvent c'est en veillissant qu'on se rend compte de tout ce qu'ils peuvent nous apporter.
tu lui donneras la lettre belle petite fée,
ca ne pourra pas nuire!
karine

Des lettres comme ça, il devrait s'en .écrire plus souvent. On ne réalise trop souvent pas ce que nos parents vivent avant d'êtr enous-même parents.

Heureusement, dans la majorité des cas, il est pas trop tard pour se reprendre rendu là!