Attention au Femara!

Le vendredi 03 février 2006

Des médecins omettent de prévenir leurs patientes contre le létrozole
Louise Leduc
La Presse

Le Collège des médecins est formel: si des femmes continuent de se faire prescrire du létrozole dans le cadre d'un traitement de fertilité et non pour soigner un cancer du sein, «la direction des enquêtes doit en être avisée», indique la porte-parole Nathalie Savoie après discussion auprès du syndic.

Un petit tour d'horizon suffit pour constater que les femmes sont nombreuses à se présenter encore couramment en pharmacie, prescription en main, pour obtenir du létrozole.

Ce médicament, mieux connu sous le nom de Femara, est conçu pour traiter les femmes ménopausées atteintes du cancer du sein. Quand des médecins ont découvert qu'il stimulait aussi l'ovulation, ils se sont mis à le prescrire non pas à des femmes ménopausées, mais à des femmes infertiles désireuses d'enfanter. Le problème, c'est que la pharmaceutique Novartis, puis une étude rendue publique en octobre, puis Santé Canada en novembre, le décommande formellement aux femmes enceintes vu le risque de malformations du bébé (des malformations cardiaques et locomotrices).

Ainsi, à la suite de la publication de l'article dans La Presse d'hier, une patiente d'une clinique québécoise de fertilité indique que jamais son médecin ne lui a parlé des dangers du létrozole. C'est finalement sa pharmacienne qui, en décembre, lui a recommandé de ne plus utiliser ce produit. Sa clinique, dit-elle, n'a en aucun cas tenté «de communiquer avec (elle) pour (l')aviser des contre-indications de ce produit et (lui) conseiller son arrêt immédiat».

Au téléphone, une autre jeune femme suivie en clinique de fertilité disait pour sa part en être à son troisième mois de prise du létrozole et n'avoir jamais été informée non plus des risques de malformations.

De coups de fil en coups de fil dans diverses pharmacies de Montréal, force est de constater combien ces cas ne sont pas isolés.

«Le problème, c'est que nous, pharmaciens, n'avons pas à demander aux gens pour quelle raison on leur prescrit tel ou tel médicament, et c'est particulièrement délicat à demander en matière de fertilité, dit Guy Beaudoin, pharmacien. J'ai cependant deux clientes qui me l'ont dit d'elles-mêmes. Effectivement, il y a un certain danger, mais tout ce à quoi pensent ces femmes, c'est à avoir un bébé.»

André Gagnon, pharmacien à Laval, indique aussi que quelques femmes lui arrivent encore actuellement avec une ordonnance de Femara pour faciliter une grossesse. «Le médecin devrait les mettre au courant. Tout médicament a des effets secondaires», indique M. Gagnon, ajoutant que les professionnels de la santé sont bel et bien informés de toutes les mises en garde rendues publiques par Santé Canada.

Source : http://www.cyberpresse.ca/article/20060203/CPACTUEL03/602030492/5094/CPACTUEL03

Oupsss ok pas le fun mais quand on peut avoir un enfants on prend un risque entk