Entrevues: «Ma fille, mon ange»

par **Chantalou** Ven 16 Fév 2007 - 12:23

Entrevues: «Ma fille, mon ange», la face cachée d'une famille parfaite

Julie Rheaume [AgenceNews]

Le film «Ma fille, mon ange» d' Alexis Durand-Brault, un jeune réalisateur qui a fait ses armes dans la pub et comme directeur photo, sort en salles le 16 février. Au cœur de l'histoire: Germain (Michel Côté), un père de famille de Québec qui fréquente des sites érotiques pour se divertir, découvre que sa jeune fille Nathalie (Karine Vanasse) y dévoilera ses charmes dans quelques jours. L'homme partira à Montréal pour sauver sa fille des griffes de l'industrie du sexe. Showbizz.net s'est entretenu avec le cinéaste et les deux principaux comédiens de ce long-métrage scénarisé par Pierre Szalowski.

Germain Dagenais est conseiller politique d'une ministre. C'est un père aimant, un homme droit. La famille Dagenais file le parfait bonheur. Nathalie, jeune fille modèle qui était un peu «nerd» dans sa jeunesse, est partie à Montréal pour étudier le droit. Même si elle continue ses études, Nathalie a découvert le night-life montréalais. Elle sort avec un propriétaire de sites pour adultes et danse nue. Elle s'apprête aussi à se donner en spectacle sur Internet en compagnie d'un acteur porno qui trouvera la mort avant même d'avoir eu le temps de participer à l'initiation de Nathalie dans l'univers du hard cybernétique.

Alexis Durand-Brault ressent-il une certaine pression face à ce premier long-métrage? Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'un jeune réalisateur recrute des grosses pointures comme Côté, Vanasse et Christian Bégin (qui campe un détective) pour jouer dans sa première œuvre… «C'est la chose la plus difficile que j'ai accomplie de ma vie. Les attentes sont très grandes. Comme tous les films québécois sont maintenant très attendus, je ne fais pas exception. On s'attend à des succès et on veut des succès. La barre est de plus en plus haute. Je reçois 200 courriels par jour de gens qui vont sur le site (du film) et qui me disent qu'ils ont hâte de le voir. Je ne suis pas connu à Montréal. Je ne suis pas une figure publique. Par contre, les gens me voient dans les journaux. Ils m'arrêtent sur la rue. Lorsque la ville est placardée d'affiches de ton films et qu'il y a plein de pub, on crée des attentes et c'est dur d'y répondre», réplique-t-il.

Un bon père de famille, un être imparfait

Quant à la présence de Michel Côté, le réalisateur a joui d'un coup de chance. En discussion avec les producteurs, on lui a demandé quel comédien il verrait dans le rôle du père. Il a répondu Michel Côté. Il ne le connaissait pas. Durand-Brault croyait qu'il refuserait mais il lui a quand même fait parvenir le scénario. Côté l'a ensuite contacté pour le rencontrer. Les deux hommes sont allés manger et le comédien d'expérience a accepté le rôle. «Ça s'est fait aussi simplement que ça mais tellement vite… Je n'ai pas eu le temps de le réaliser encore… Je commence! "C.R.A.Z.Y." n'était pas encore sorti à l'époque. Lorsque j'ai vu ce film, j'ai compris que j'étais dans le trouble», raconte le réalisateur.

Il s'agit du premier rôle de Michel Côté depuis sa participation à «C.R.A.Z.Y.» Il a lui aussi ressenti de la pression. «Avec le temps, il y a toujours des attentes. Les gens s'attendent toujours à ce que tu fasses quelque chose de meilleur (que ton dernier projet) et que ton rôle soit aussi meilleur. C'est comme ça depuis plusieurs années. Plus tu travailles dans ce métier-là, plus tu vieillis, plus tu as de pression. Un jeune en a moins. J'en ai beaucoup plus à mon âge que j'en avais à 30 ans», raconte le vétéran comédien.

Côté avait un peu peur de tenir le rôle de Germain car il aime bien enchaîner les rôles différents. Voilà qu'il campe deux pères de famille de suite. Plus tu es connu, plus c'est difficile de faire oublier l'acteur derrière le personnage, dit-il. Germain est un autre bon papa. Même s'il consulte des sites Internet pour adultes, «plusieurs gens considèrent que ce n'est pas si grave avant qu'ils n'y voient leur fille. Dans le fond, au cinéma, je n'aime pas beaucoup les personnages qui sont sans défauts. Ce n'est pas la vraie vie», poursuit Côté.

Suite au succès et au rayonnement de «C.R.A.Z.Y.», Côté a-t-il eu des offres de l'étranger? Contrairement à son collègue Marc-André Grondin, l'acteur n'a pas d'agent hors-Québec. Une carrière internationale ne l'intéresse pas. Il est très occupé dans sa terre natale grâce à la pièce «Broue», entre autres. Sa famille, sa business, sa campagne, explique-t-il, comptent beaucoup pour lui et le rendent heureux. Il admet toutefois que si on lui proposait un rôle aussi important qu'un personnage qu'on pourrait offrir à Gérard Depardieu dans le même film, il accepterait. «Je suis très fier. Je n'aime pas avoir un rôle plus petit que l'acteur français. Je n'obtiendrais pas de rôle aussi gros de toute façon dans un film français. Je le sais. Je sais aussi que je perds mon temps à essayer de faire carrière (à l'extérieur).»

Les dessous du XXX

Dans «Ma fille mon ange», on aborde la pornographie comme si c'était une business légitime. Les employés de ces sites Internet oeuvrent dans des conditions et des locaux normaux et ont l'air d'employés ordinaires. Le proprio Max Bissonnette (Pierre-Luc Brillant) de ces portails se vante même d'avoir recruté les meilleurs informaticiens. On est loin de l'image du pervers qui voit à son site cochon en ne travaillant que d'une main pendant que l'autre vaque à des occupations lubriques. «Tout ce qui est dans le film est vrai. C'est ça que j'ai vu à Montréal. On a fait des recherches. On a rencontré des gens, des producteurs. Les lieux et les personnages sont inspirés de choses réelles. Je suis allé dans cette compagnie, l'une des plus grosses à Montréal, que je ne nommerai pas… Les bureaux sont super modernes. Il n'y pas d'affiches de filles toutes nues sur les murs. Tout le monde a des iPods. Ce ne sont pas des mafiosi avec des gros cigares. Ce sont des jeunes, des whiz kids de l'ordinateur», raconte Durand-Brault.

Le réalisateur voulait montrer l'impact du cybersexe dans son long-métrage: «Je pense que sincèrement le cybersexe influence l'évolution des jeunes d'aujourd'hui. À 12 ans, lorsqu'un ami dans la classe avait un Playboy qu'il avait piqué à son père, c'était la fin du monde. Aujourd'hui, ce n'est rien. Les jeunes de 10 ou 12 ans ont maintenant accès à toutes sortes d'images. Ça ne sert à rien de débrancher Internet à la maison. Le jeune va aller chez son ami. De toute façon, ça s'en vient bientôt sur les cellulaires. Les parents ne doivent pas nier la situation. Ils doivent la gérer.»

En flash-back, on voit Nathalie se dévêtir devant une caméra reliée à un ordinateur. Le réalisateur croit que cette réalité touche tous les jeunes et non seulement les plus délurés. Plusieurs ados s'adonnent à des jeux sexuels virtuels sur Internet et vont y chercher de l'information. Toutefois, les jeunes banalisent la sexualité sur le Web car ils y ont tellement vu d'images. Ils se disent que ce n'est pas grave, dit-il.

«Je veux qu'on comprenne que ce n'est pas propre au personnage de Nathalie. Il y a quelque chose d'assez simple à être sur MSN avec ta petite webcam et que quelqu'un te demande de faire des choses. Tu crois être tout seul sauf qu'il y a quelqu'un à l'autre bout qui regarde ce que tu es en train de montrer. L'écran amène quelque chose d'impersonnel. Tu crois que tu peux faire à peu près n'importe quoi car il n'y a pas d'interdits», explique Vanasse.

L'ange imparfait

Même si elle danse et s'apprête à faire ses débuts XXX sur la Toile, Nathalie ne semble pas consommer de drogue et continue ses études. Son côté bonne fille reste présent tandis que sa copine Angélique (Laurence Leboeuf), qui danse elle aussi nue, est junkie. Elle n'est pas rendue à la même étape, dit Vanasse. Nathalie fait ces débuts dans ce milieu. De plus, les valeurs et les origines de Nathalie ne sont pas les mêmes que celles d'Angélique, précise l'actrice.

Durand-Brault réplique que les acteurs pornos qu'il avait rencontrés menaient de vie normale. Il y en a sûrement qui prennent de la drogue mais ça, il y a en a dans tous les milieux, dit-il. «Je ne voulais pas d'une petite dépravée… Cela aurait été trop facile. Je voulais plutôt un personnage qui est l'enfant dont tout le monde voudrait avoir. C'est pour ça que j'ai choisi Karine pour ce rôle. Ça dit aux spectateurs que (n'importe qui pourrait vivre la même situation). Ce n'est pas que les petites dépravées qui fument de la drogue en cachette», explique-t-il. Toute personne normalement constituée qui a accès à ce genre d'images pornographiques pourrait dériver, selon lui. D'ailleurs, il n'a que de bons mots pour Karine Vanasse, qui a fait un travail «incroyable» et « fabuleux».

Pour l'actrice, «Nathalie est une jeune femme qu'on peut juger car elle vient d'un milieu qui semble tout lui avoir donné. Ses parents semblent lui avoir donné de l'amour, de l'attention, du support. Puis, elle se retrouve volontairement dans un univers qui risque de lui faire dégringoler une couple de marches. Je me disais que ça valait la peine de s'attarder à ce genre de réalité. La cyberporno et l'hyper sexualisation des jeunes, c'est hyper présent. Le film effleure (ces sujets).»

http://www.showbizz.net/section_quebec.php?article=20070215174311

par **Jo5** Sam 17 Fév 2007 - 19:23

Karine Vanasse je peux pas la sentir grimace

Mais Michel Coté, lui je l`adore donc j`ai hâte de pouvoir visionner se film

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