[30 décembre 2003] : La naissance de Florane
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[30 décembre 2003] : La naissance de Florane
Lundi 29 décembre 2003.
Il est environs 16h lorsque j’entre dans le cabinet de mon médecin. Elle me fait mes petits examens de routine et vérifie ensuite mon col. Je suis à 3 jours de ma date présumée d’accouchement (1er janvier 2004). Le col est ouvert à 3cm, complètement effacé, Florane est bien basse.
Sachant qu’un simple toucher peut déclencher le travail, je lui demande de ne pas hésiter à être « brusque » et à s’attarder. Elle me propose un décollement des membranes que j’accepte volontiers, en me disant que de toutes façon, dans moins d’une semaine on y sera.
Alors qu’Antoine et moi quittons son bureau, je lui lance, l’air taquin : « À demain ! ».
Nous rentrons chez mes beaux-parents parce que c’est là qu’on se trouve pour le long congé des Fêtes. D’ailleurs, on avait même prévu le coup : j’ai fait mon suivi avec un médecin chez eux plutôt que chez nous !
Peu après notre retour, je jubile : mon bouchon muqueux s’en va ! Il pars avec quelques contractions à peine perceptibles mais présentes.
La soirée s’écoule tout doucement. On joue au scrabble, on rit. On écoute le match de hockey qui joue à la radio. Vers 20h, une sorte d’instinct m’amène à monter me coucher. Je dis même à Antoine qu’il devrait m’accompagner parce que je sens que la nuit sera courte. Il se paie ma tête… je monte seule et m’endors au son de la partie qui continue.
Antoine monte me rejoindre vers minuit. On parle quelques minutes et on s’endort dans les bras l’un de l’autre.
À 1h, je me réveille. Ce satané matelas va me rendre folle ! Depuis les 2 semaines où nous sommes en visite, j’ai mal au dos : matelas trop ferme. Je bouge dans le lit, me tourne, me retourne. Ça passe. Je m’assoupit. Ça revient. Bouge encore. Au bout de 45 minutes de ce petit manège, je réalise que ça revient à toutes les 6 ou 7 minutes et je me dis « ça y’est ». Je réveille doucement Antoine en lui disant que je contracte, que c’est régulier et que ça me fait mal. Je lui dis que je n’arrive pas à être confortable dans le lit, je le prévient que je descend.
Je vais m’assoire au bureau de mon beau-père, juste en dessous. J’ouvre l’ordinateur et me connecte sur le chat de magrossesse.com. Je discute en suivant le rythme de mes contractions. Les filles s’étonnent de me voir si calme et si peu pressée de me rendre à l’hôpital.
À 3h, j’appelle à la maternité. L’infirmière qui me répond me dit qu’elle prévient le médecin mais qu’avant de venir, je dois encore attendre. Elle me recommande d’aller prendre un et de me r’étendre. J’appelle ma mère pour lui dire que je contracte, de se tenir prête à venir (elle a 1h de route à faire, plus selon les embouteillages) et je descend prendre un .
Je reste dans l’eau pendant environs 30 minutes. Pendant ce temps, Antoine dort… étendu par terre sur le plancher de bois franc, à mes côtés, la tête dans un tas de vêtements sales. Les contractions continuent. Malgré tout, elles ne se renforcent pas, pas plus qu’elle ne se rapprochent les unes des autres.
À ma sortie, j’appelle de nouveau la maternité. Ils me disent de venir. Antoine et moi nous préparons tranquillement. Il réveille sa mère avant de partir pour la prévenir qu’on s’en va et qu’on lui téléphonera plus tard pour lui dire quand arriver.
Nous sortons. Il nous faut un bon moment pour remonter l’allée à pied : il pleut, nous sommes le 30 décembre, c’est glacé… Il y a du verglas partout. Antoine m’installe et démarre la voiture, avant de redescendre chercher la dernière valise. Il me rejoint, nous partons enfin.
La route est glissante. Le trajet, qui prend habituellement 10 minutes, nous en coûte trois fois plus. Le stationnement de l’hôpital est glacé… et inondé ! Mes chaussures prennent l’eau. Nous entrons par la porte des urgences, la seule qui soit ouverte à une heure pareille (il doit être alors tout près de 4h30 du matin !). Nous cherchons un ascenseur.
Je suis déçue : mes contractions se sont éloignées et je ne les sens quasiment plus : je continue même de marcher sans trop de difficultés entre elles ! L’ascenseur (trouvé, enfin !) nous emmène à l’étage de l’unité des naissances.
L’accueil est un souvenir très vague. Je me souviens qu’on m’aie installé dans une salle de naissance avec des vêtements bleus (la jaquette). Je me souviens aussi que mon médecin est entrée, toute sourire, en me disant qu’elle ne s’attendait pas (non, vraiment ?) à me voir cette nuit et jamais je n’oublierai sa (et moi donc !) déception en voyant, au toucher, que mon col n’avait pas bougé le moins du monde. Malgré tout, elle me laisse ma chance : après tout, elle est ici de toute façon pour une autre de ses patiente !
Je reste sagement sur mon lit, avec le moniteur, pendant qu’Antoine somnole entre mes contractions. Quand le moniteur sonne l’arrivée d’une « vague » il se lève et vient masser le bas de mon dos, qui me fait TRÈS mal (accouchement par les reins). Puis, tous les deux, on se « rendort » en attendant la suivante, lui dans la chaise berçante et moi assise en tailleur dans mon lit. Je vais même au toilettes, une fois : je sens que ça me pousse sur le rectum parce que Florane descend… j’ai envie de caca !
Vers 6h30, le médecin revient. Elle m’examine : 4cm. Bon, c’est d’accord, je peux rester. De toute façon, l’autre patiente est toujours en travail, elle aussi. Antoine et moi, on panique… 1 cm de fait en tout ce temps ?! Pfiou ! Ça s’annonce long ! Pour aider, le médecin perce la poche des eaux. À partir d’ici, c’est moniteur en permanence.
À partir d’ici, la notion de temps (qui m’est déjà abstraite) flanche complètement ! Antoine descend faire mon admission à l’hôpital. J’engloutis pendant ce temps les 3 clémentines que j’ai cachées dans mes valises. À son retour, je demande à Antoine de téléphoner à ma mère pour lui dire qu’elle peut s’en venir (il était un peu moins de7h, à ce moment, ma mère dit qu’elle a quitté la maison vers 6h55). Il téléphone aussi à sa mère pour lui dire de s’en venir et tant qu’à y être, il laisse un message à mon père pour le prévenir que c’est pour bientôt.
À 8h, je n’en peux plus. Les contractions sont toujours aux 7-8 minutes, je les gère mal (faute d’avoir appris à respirer, à relaxer et à laisser venir… je crispe !) alors cédant à la demande de l’infirmière (pourtant j’avais demandé de ne pas me proposer, dans mon plan de naissance) j’accepte l’épidurale. Un toucher auparavant : 4cm, rien n’a bougé ! On m’installe une perfusion en attendant l’anesthésiste.
L’anesthésiste arrive au bout de 25 minutes (en même temps que ma mère, qui reste dans le couloir). Pour la seconde fois depuis mon arrivée, je change de position. Le simple fait de m’asseoir permet Florane de bien appuyer sur mon col et dès la contraction suivante, je sens que ça pousse très fort vers le bas. Les contractions se rapprochent instantanément, j’ai à peine 45 secondes de répit entre elles ! Le dos bien rond pendant qu’on me fait l’anesthésie locale, je respire de mon mieux, profondément, en serrant très fort Antoine(qui me soutient) parce que ça pousse. J’ai beau retenir, ça va tout seul, c’est l’instinct qui prend le dessus !
Je dis à plusieurs reprises que je sens que ça pousse. J’insiste. On me répond que c’est impossible, pas à 4cm et pas pour un premier enfant. « Vous en avez pour au moins 4 ou 5h encore », qu’on me dit ! Je répond que j’en ai rien à foutre, du 4cm, ça pousse, je le sais, moi !
Au bout d’une vingtaine de contractions, on me redresse enfin. Comme j’insiste beaucoup sur le fait que ça pousse et que je n’en démords pas, l’infirmière m’examine avant que l’anesthésiste laisse couler le produit dans le cathéter. Elle blêmit, bredouille quelques excuses et hurle à sa collègue qui entre au même moment de vite aller chercher le médecin, que la tête est déjà passée le col qu’elle peut même voir les cheveux de ma puce !
En moins de 2 minutes, c’est le branle-bas de combat dans la chambre. On transforme le lit en table pour pousser. Ma mère entre enfin dans la cohue, elle se dépêche d’installer le radio et de mettre la musique que je lui ai demandé pour accueillir Florane. Antoine est d’un calme exemplaire, à un point tel, qu’il en est désarmant : il « déteint » sur moi et du coup, je suis très sereine, très calme, moi aussi !
Mes beaux-parents arrivent à peu près à cet instant. Tony reste au fond de la salle, près de la porte… il ne sait pas où se mettre, il ne devait même pas être là ! Ma belle-mère se place derrière et prend quelques clichés. Ma mère est à ma droite, elle me soutient la jambe. À gauche, près de ma tête, Antoine m’encourage en soutenant ma tête. Une infirmière tient mon autre jambe.
Curieusement, je n’ai plus mal pendant les contractions. Aucune douleur, uniquement de l’instinct, l’instinct de pousser. Je suis cet instinct, en faisant fi des suggestions du personnel. Je pousse quand j’ai envie, comme je le sens et d’instinct, je préfère faire 2 ou 3 respirations qu’une seule grande. Je pousse doucement. Puis la contractions s’arrête.
L’ambiance est tellement détendue que je lance même quelques blagues en attendant la prochaine contraction. Je m’esclaffe en voyant mes chaussettes (des gros bas de laine à Antoine), je dis que je comprend à présent ce qu’on entend dans l’expression « avoir le feu au c** » parce que ça brûle vraiment beaucoup (la tête est couronnée, je la vois dans le miroir du plafond !).
Puis la contraction arrive. L’animale revient, je respire, je pousse en expirant, je retient, j’inspire à nouveau et je pousse encore un peu. Antoine m’encourage tellement bien que ça m’émeut (« Vas-y ma belle ! T’es bonne, t’es parfaite… C’est ça ! Oh ! Je la vois, elle arrive, son nez…! C’est beau, vas-y ma belle ! « ). Il n’y a que lui qui parle dans la pièce, personne d’autre n’ose un mot. J’entend le piano qui joue en fond sonore. L’animale s’en va. Je vois une petite tête violacée entre mes cuisses, toute graisseuse. Le médecin me demande de ne pas pousser. Je lui répond que de toute façon, je n’ai pas envie…
Très rapidement, une autre vague revient et d’un dernier effort, soulevée par les encouragement d’Antoine, je laisse mon corps faire son travail, toute détendue, tandis que je sens ma cocotte glisser dehors… et atterrir sur mon ventre. Il est 9h17.
Je pleure. De joie ? De soulagement ? Je ne sais pas. Je regarde ma fille, elle est si belle… parfaite ! Elle pleure à peine, frotte ses yeux avant de les ouvrir pour nous regarder. Elle est toute blanche, couverte de vernix. Je l’essuie tout en l’embrassant… Wow ! Je suis maman…
Antoine de son côté, pleure doucement, en disant « oh que t’es belle, ma cocotte ! Papa t’aime… » Il caresse mes cheveux, ceux de Florane. Il l’appelle par son prénom. Comme si elle l’avait compris, elle s’apaise et ouvre ses grand yeux bleus.
Elle est absolument tout le portrait de son père (même 28 mois plus tard, d’ailleurs !) ! Quelle chance, c’était la seule chose que j’avais « demandée » à Dieu, quand il m’a envoyé un enfant : qu’elle ressemble à son papa !
On tend des ciseaux à Antoine, il nous sépare, Florane et moi… La voilà vraiment « lancée » dans la vie. Puis on l’emmène juste à côté, pour la peser, la mesurer et faire les petits test pour vérifier ses réflexe. Antoine surveille de près, encore tout attendri. Je l’entend qui dit « 6lbs et demi (2,94kg) ». Quelques instant plus tard « 50 cm » ! il se tasse pour que le médecin puisse me montrer ma pépette qui fait es premiers pas (le réflexe de marche automatique…). On l’enveloppe et c’est Antoine qui la ramène près de moi !
Je les regarde tous les deux… et je me dis à quel point ça fait drôle de se dire qu’à présent, nous sommes trois !
Il est environs 16h lorsque j’entre dans le cabinet de mon médecin. Elle me fait mes petits examens de routine et vérifie ensuite mon col. Je suis à 3 jours de ma date présumée d’accouchement (1er janvier 2004). Le col est ouvert à 3cm, complètement effacé, Florane est bien basse.
Sachant qu’un simple toucher peut déclencher le travail, je lui demande de ne pas hésiter à être « brusque » et à s’attarder. Elle me propose un décollement des membranes que j’accepte volontiers, en me disant que de toutes façon, dans moins d’une semaine on y sera.
Alors qu’Antoine et moi quittons son bureau, je lui lance, l’air taquin : « À demain ! ».
Nous rentrons chez mes beaux-parents parce que c’est là qu’on se trouve pour le long congé des Fêtes. D’ailleurs, on avait même prévu le coup : j’ai fait mon suivi avec un médecin chez eux plutôt que chez nous !
Peu après notre retour, je jubile : mon bouchon muqueux s’en va ! Il pars avec quelques contractions à peine perceptibles mais présentes.
La soirée s’écoule tout doucement. On joue au scrabble, on rit. On écoute le match de hockey qui joue à la radio. Vers 20h, une sorte d’instinct m’amène à monter me coucher. Je dis même à Antoine qu’il devrait m’accompagner parce que je sens que la nuit sera courte. Il se paie ma tête… je monte seule et m’endors au son de la partie qui continue.
Antoine monte me rejoindre vers minuit. On parle quelques minutes et on s’endort dans les bras l’un de l’autre.
À 1h, je me réveille. Ce satané matelas va me rendre folle ! Depuis les 2 semaines où nous sommes en visite, j’ai mal au dos : matelas trop ferme. Je bouge dans le lit, me tourne, me retourne. Ça passe. Je m’assoupit. Ça revient. Bouge encore. Au bout de 45 minutes de ce petit manège, je réalise que ça revient à toutes les 6 ou 7 minutes et je me dis « ça y’est ». Je réveille doucement Antoine en lui disant que je contracte, que c’est régulier et que ça me fait mal. Je lui dis que je n’arrive pas à être confortable dans le lit, je le prévient que je descend.
Je vais m’assoire au bureau de mon beau-père, juste en dessous. J’ouvre l’ordinateur et me connecte sur le chat de magrossesse.com. Je discute en suivant le rythme de mes contractions. Les filles s’étonnent de me voir si calme et si peu pressée de me rendre à l’hôpital.
À 3h, j’appelle à la maternité. L’infirmière qui me répond me dit qu’elle prévient le médecin mais qu’avant de venir, je dois encore attendre. Elle me recommande d’aller prendre un et de me r’étendre. J’appelle ma mère pour lui dire que je contracte, de se tenir prête à venir (elle a 1h de route à faire, plus selon les embouteillages) et je descend prendre un .
Je reste dans l’eau pendant environs 30 minutes. Pendant ce temps, Antoine dort… étendu par terre sur le plancher de bois franc, à mes côtés, la tête dans un tas de vêtements sales. Les contractions continuent. Malgré tout, elles ne se renforcent pas, pas plus qu’elle ne se rapprochent les unes des autres.
À ma sortie, j’appelle de nouveau la maternité. Ils me disent de venir. Antoine et moi nous préparons tranquillement. Il réveille sa mère avant de partir pour la prévenir qu’on s’en va et qu’on lui téléphonera plus tard pour lui dire quand arriver.
Nous sortons. Il nous faut un bon moment pour remonter l’allée à pied : il pleut, nous sommes le 30 décembre, c’est glacé… Il y a du verglas partout. Antoine m’installe et démarre la voiture, avant de redescendre chercher la dernière valise. Il me rejoint, nous partons enfin.
La route est glissante. Le trajet, qui prend habituellement 10 minutes, nous en coûte trois fois plus. Le stationnement de l’hôpital est glacé… et inondé ! Mes chaussures prennent l’eau. Nous entrons par la porte des urgences, la seule qui soit ouverte à une heure pareille (il doit être alors tout près de 4h30 du matin !). Nous cherchons un ascenseur.
Je suis déçue : mes contractions se sont éloignées et je ne les sens quasiment plus : je continue même de marcher sans trop de difficultés entre elles ! L’ascenseur (trouvé, enfin !) nous emmène à l’étage de l’unité des naissances.
L’accueil est un souvenir très vague. Je me souviens qu’on m’aie installé dans une salle de naissance avec des vêtements bleus (la jaquette). Je me souviens aussi que mon médecin est entrée, toute sourire, en me disant qu’elle ne s’attendait pas (non, vraiment ?) à me voir cette nuit et jamais je n’oublierai sa (et moi donc !) déception en voyant, au toucher, que mon col n’avait pas bougé le moins du monde. Malgré tout, elle me laisse ma chance : après tout, elle est ici de toute façon pour une autre de ses patiente !
Je reste sagement sur mon lit, avec le moniteur, pendant qu’Antoine somnole entre mes contractions. Quand le moniteur sonne l’arrivée d’une « vague » il se lève et vient masser le bas de mon dos, qui me fait TRÈS mal (accouchement par les reins). Puis, tous les deux, on se « rendort » en attendant la suivante, lui dans la chaise berçante et moi assise en tailleur dans mon lit. Je vais même au toilettes, une fois : je sens que ça me pousse sur le rectum parce que Florane descend… j’ai envie de caca !
Vers 6h30, le médecin revient. Elle m’examine : 4cm. Bon, c’est d’accord, je peux rester. De toute façon, l’autre patiente est toujours en travail, elle aussi. Antoine et moi, on panique… 1 cm de fait en tout ce temps ?! Pfiou ! Ça s’annonce long ! Pour aider, le médecin perce la poche des eaux. À partir d’ici, c’est moniteur en permanence.
À partir d’ici, la notion de temps (qui m’est déjà abstraite) flanche complètement ! Antoine descend faire mon admission à l’hôpital. J’engloutis pendant ce temps les 3 clémentines que j’ai cachées dans mes valises. À son retour, je demande à Antoine de téléphoner à ma mère pour lui dire qu’elle peut s’en venir (il était un peu moins de7h, à ce moment, ma mère dit qu’elle a quitté la maison vers 6h55). Il téléphone aussi à sa mère pour lui dire de s’en venir et tant qu’à y être, il laisse un message à mon père pour le prévenir que c’est pour bientôt.
À 8h, je n’en peux plus. Les contractions sont toujours aux 7-8 minutes, je les gère mal (faute d’avoir appris à respirer, à relaxer et à laisser venir… je crispe !) alors cédant à la demande de l’infirmière (pourtant j’avais demandé de ne pas me proposer, dans mon plan de naissance) j’accepte l’épidurale. Un toucher auparavant : 4cm, rien n’a bougé ! On m’installe une perfusion en attendant l’anesthésiste.
L’anesthésiste arrive au bout de 25 minutes (en même temps que ma mère, qui reste dans le couloir). Pour la seconde fois depuis mon arrivée, je change de position. Le simple fait de m’asseoir permet Florane de bien appuyer sur mon col et dès la contraction suivante, je sens que ça pousse très fort vers le bas. Les contractions se rapprochent instantanément, j’ai à peine 45 secondes de répit entre elles ! Le dos bien rond pendant qu’on me fait l’anesthésie locale, je respire de mon mieux, profondément, en serrant très fort Antoine(qui me soutient) parce que ça pousse. J’ai beau retenir, ça va tout seul, c’est l’instinct qui prend le dessus !
Je dis à plusieurs reprises que je sens que ça pousse. J’insiste. On me répond que c’est impossible, pas à 4cm et pas pour un premier enfant. « Vous en avez pour au moins 4 ou 5h encore », qu’on me dit ! Je répond que j’en ai rien à foutre, du 4cm, ça pousse, je le sais, moi !
Au bout d’une vingtaine de contractions, on me redresse enfin. Comme j’insiste beaucoup sur le fait que ça pousse et que je n’en démords pas, l’infirmière m’examine avant que l’anesthésiste laisse couler le produit dans le cathéter. Elle blêmit, bredouille quelques excuses et hurle à sa collègue qui entre au même moment de vite aller chercher le médecin, que la tête est déjà passée le col qu’elle peut même voir les cheveux de ma puce !
En moins de 2 minutes, c’est le branle-bas de combat dans la chambre. On transforme le lit en table pour pousser. Ma mère entre enfin dans la cohue, elle se dépêche d’installer le radio et de mettre la musique que je lui ai demandé pour accueillir Florane. Antoine est d’un calme exemplaire, à un point tel, qu’il en est désarmant : il « déteint » sur moi et du coup, je suis très sereine, très calme, moi aussi !
Mes beaux-parents arrivent à peu près à cet instant. Tony reste au fond de la salle, près de la porte… il ne sait pas où se mettre, il ne devait même pas être là ! Ma belle-mère se place derrière et prend quelques clichés. Ma mère est à ma droite, elle me soutient la jambe. À gauche, près de ma tête, Antoine m’encourage en soutenant ma tête. Une infirmière tient mon autre jambe.
Curieusement, je n’ai plus mal pendant les contractions. Aucune douleur, uniquement de l’instinct, l’instinct de pousser. Je suis cet instinct, en faisant fi des suggestions du personnel. Je pousse quand j’ai envie, comme je le sens et d’instinct, je préfère faire 2 ou 3 respirations qu’une seule grande. Je pousse doucement. Puis la contractions s’arrête.
L’ambiance est tellement détendue que je lance même quelques blagues en attendant la prochaine contraction. Je m’esclaffe en voyant mes chaussettes (des gros bas de laine à Antoine), je dis que je comprend à présent ce qu’on entend dans l’expression « avoir le feu au c** » parce que ça brûle vraiment beaucoup (la tête est couronnée, je la vois dans le miroir du plafond !).
Puis la contraction arrive. L’animale revient, je respire, je pousse en expirant, je retient, j’inspire à nouveau et je pousse encore un peu. Antoine m’encourage tellement bien que ça m’émeut (« Vas-y ma belle ! T’es bonne, t’es parfaite… C’est ça ! Oh ! Je la vois, elle arrive, son nez…! C’est beau, vas-y ma belle ! « ). Il n’y a que lui qui parle dans la pièce, personne d’autre n’ose un mot. J’entend le piano qui joue en fond sonore. L’animale s’en va. Je vois une petite tête violacée entre mes cuisses, toute graisseuse. Le médecin me demande de ne pas pousser. Je lui répond que de toute façon, je n’ai pas envie…
Très rapidement, une autre vague revient et d’un dernier effort, soulevée par les encouragement d’Antoine, je laisse mon corps faire son travail, toute détendue, tandis que je sens ma cocotte glisser dehors… et atterrir sur mon ventre. Il est 9h17.
Je pleure. De joie ? De soulagement ? Je ne sais pas. Je regarde ma fille, elle est si belle… parfaite ! Elle pleure à peine, frotte ses yeux avant de les ouvrir pour nous regarder. Elle est toute blanche, couverte de vernix. Je l’essuie tout en l’embrassant… Wow ! Je suis maman…
Antoine de son côté, pleure doucement, en disant « oh que t’es belle, ma cocotte ! Papa t’aime… » Il caresse mes cheveux, ceux de Florane. Il l’appelle par son prénom. Comme si elle l’avait compris, elle s’apaise et ouvre ses grand yeux bleus.
Elle est absolument tout le portrait de son père (même 28 mois plus tard, d’ailleurs !) ! Quelle chance, c’était la seule chose que j’avais « demandée » à Dieu, quand il m’a envoyé un enfant : qu’elle ressemble à son papa !
On tend des ciseaux à Antoine, il nous sépare, Florane et moi… La voilà vraiment « lancée » dans la vie. Puis on l’emmène juste à côté, pour la peser, la mesurer et faire les petits test pour vérifier ses réflexe. Antoine surveille de près, encore tout attendri. Je l’entend qui dit « 6lbs et demi (2,94kg) ». Quelques instant plus tard « 50 cm » ! il se tasse pour que le médecin puisse me montrer ma pépette qui fait es premiers pas (le réflexe de marche automatique…). On l’enveloppe et c’est Antoine qui la ramène près de moi !
Je les regarde tous les deux… et je me dis à quel point ça fait drôle de se dire qu’à présent, nous sommes trois !
Re: [30 décembre 2003] : La naissance de Florane
C'est vraiment touchant de te lire !!!!
La seule raison pour ne pas avoir pleure en lisant tes lignes, c'est que ma fille s'en venait et que je ne voulais pas lui faire une crise d'amour hystérique !!!
Je vais de suite fouiller, si tu as écris sur Anthonin XxxxxxxxX
La seule raison pour ne pas avoir pleure en lisant tes lignes, c'est que ma fille s'en venait et que je ne voulais pas lui faire une crise d'amour hystérique !!!
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TinKerBell- L'arbre des souvenirs V.I.P
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Age : 42
Localisation : Près de chez Mi et Vé!
Emploi : Mâcheuse de millepertuis
Loisirs : Je Bulle bien. Rose.
État civil : Partage -pas- en union libre -et par les couilles- un matelas queen dressé en vert lime avec Chéri.
Date d'inscription : 13/04/2006
Re: [30 décembre 2003] : La naissance de Florane
très émouvant j'avais le coeur gros et je retenais mes larmes :larme:
mariso- Charmeuse de Miel d'Or
-
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Age : 42
Localisation : gatineau
Emploi : psychoéducatrice
Loisirs : lecture, lecture et lecture
Date d'inscription : 26/04/2006
Re: [30 décembre 2003] : La naissance de Florane
Moi aussi je me retiens pour ne pas . Tu as de la poesie dans l'écris. Quel beau moment! Merci de nous l'avoir partagé.
Morgane- Charmeuse de Miel d'Or
-
Nombre de messages : 1653
Date d'inscription : 13/04/2006
Re: [30 décembre 2003] : La naissance de Florane
wow!! c'est vraiment bien écrit!! très émouvant!! :larme: de partager cette aventure avec nous!!
Zunik- Douce brise privilégiée
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Date d'inscription : 13/04/2006
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