attachement père-enfant...
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L'attachement père-enfant aide le jeune à se surpasser
L’enfant a-t-il besoin d’un père?» C’est la question que pose Daniel Paquette dans les conférences qu’il donne occasionnellement dans les bibliothèques et les centres culturels du Québec. La réponse? «Oui, déclare ce professeur du Département de psychologie. Une relation de qualité père-enfant permet au jeune d’apprendre à se fier à ses propres capacités, à réagir aux menaces et à la nouveauté de son environnement physique et social. Le père l’incite à aller plus loin dans ses explorations.»
Depuis 11 ans, ce chercheur rattaché à l’Institut de recherche pour le développement social des jeunes étudie différentes facettes du phénomène de l’attachement. Ses travaux sur le développement des enfants en difficulté l’ont convaincu d’une chose: pour bien s’intégrer dans son groupe, l’enfant doit établir une relation privilégiée avec un ou plusieurs adultes de son milieu immédiat, et le père constitue un modèle essentiel. Ce lien affectif primaire aura des conséquences significatives sur ses rapports sociaux à venir.
Mais comme il serait irresponsable de simplement reporter sur la relation père-enfant les approches déjà utilisées pour étudier les relations mère-enfant, le chercheur a élaboré une méthode pour évaluer l’influence de l’attachement du père vis-à-vis de son enfant.
Pour ce faire, il s’est attardé aux rôles parentaux habituellement dévolus aux pères. «Les pères, constate-t-il, adoptent une fonction générale d’ouverture au monde auprès de leurs enfants. L’enfant a tout autant besoin de stimulation, d’impulsions et d’incitations que de sécurité et de stabilité. Les pères se livrent à davantage de jeux physiques avec leurs enfants. Ils font des taquineries qui visent à déstabiliser l’enfant, émotionnellement et cognitivement. Ils agissent en tant que catalyseurs de prise de risques en ce sens que, devant la nouveauté, ils incitent l’enfant à prendre des initiatives, à explorer, à s’aventurer, à se mesurer à l’obstacle, à être plus audacieux en présence d’étrangers, à s’affirmer face aux autres.»
«En général, le père est beaucoup plus physique que la mère avec ses enfants et c’est une excellente chose, lance-t-il. Grâce aux jeux de lutte père-enfant à l’âge préscolaire, par exemple, les jeunes apprennent à prendre leur place dans un monde compétitif de façon sécuritaire. Quand les pères qui assistent à mes conférences entendent ça, ils se sentent très valorisés.»
La «relation d’activation»
Selon le chercheur, l’absence ou la présence discontinue du père dans la vie d’un enfant pourrait expliquer l’augmentation des problèmes d’adaptation sociale des jeunes, en particulier des garçons.
M. Paquette estime même qu’il est possible de faire un lien entre une relation père-enfant de faible qualité et des difficultés d’adaptation sociale telles que les problèmes extériorisés, les problèmes intériorisés, le décrochage scolaire, les problèmes d’insertion au marché du travail, le phénomène des gangs, les jeunes de la rue, etc.
Pour caractériser le rôle parental des pères, le professeur Paquette propose sa théorie de la «relation d’activation». «C’est par le lien affectif que l’enfant tisse avec son père qu’il va s’ouvrir au monde», explique-t-il. Alors que la mère offre le plus souvent à son fils ou à sa fille un apaisement ou une sécurité, le père, lui, amène l’enfant à s’activer et à se surpasser. «C’est connu, les pères prennent plus de risques que les mères, affirme le chercheur. Ainsi au parc, ils sont davantage portés à encourager l’enfant à atteindre le barreau le plus haut de l’échelle. Lorsque le risque est calculé, c’est positif. Cela permet à l’enfant de développer sa confiance et son estime de lui-même.» Il s’agit ici d’une relation de stimulation mais également de contrôle, car le père sait aussi poser des limites.
La relation père-enfant n’a pas, dans le passé, bénéficié d’autant d’attention que celle de la mère avec son enfant. Elle a toujours été plus difficile à mesurer. Cela s’explique, en partie, par le contexte de la lutte pour l’égalité des sexes, qui défendait l’idée que les hommes et les femmes étaient en quelque sorte interchangeables, même dans leurs rapports avec leurs enfants. De plus, les jeux physiques – domaine davantage associé aux hommes – ont longtemps été perçus comme violents et potentiellement dangereux. «On porte actuellement un nouveau regard sur ces comportements que presque tous les mammifères adoptent dès l’enfance et délaissent progressivement par la suite», indique le professeur Paquette. Les batailles et autres jeux physiques seraient, à son avis, non pas une incitation à la violence, mais une façon de canaliser positivement l’agressivité, voire d’apprendre la régulation des émotions trop vives, ce qui favorise la confiance en soi.
Avec la croissance des familles monoparentales et des familles recomposées, on ne peut plus faire aujourd’hui l’économie de l’étude des relations père-enfant. Sans remettre en question la richesse des liens avec la mère, la «relation d’activation» du père semble la compléter de façon positive. «Les nourrissons, écrit Daniel Paquette, seraient prédisposés à rechercher une balance entre l’apaisement et la stimulation. Tout comme ils manifestent des signaux pour maintenir la proximité, pour obtenir des soins et pour être réconfortés par les adultes, les enfants rechercheraient une stimulation de forte intensité et inciteraient les hommes et les femmes à la leur procurer, mais c’est généralement auprès des hommes qu’ils vont trouver ce type de stimulation.»
Les pères dans un monde complexe
La psychologie a longtemps négligé l’étude des émotions au profit de l’étude de l’intelligence, déplore le professeur Paquette. «Il devrait être possible de déterminer quelles sont les caractéristiques de la sensibilité paternelle, et peut-être ultérieurement de développer une méthode permettant d’évaluer la qualité de la relation d’activation père-enfant», écrit l’auteur en conclusion de son étude sur la relation père-enfant et l’ouverture au monde.
Dans un article récent que publiait Enfances, familles et générations (automne 2005), Daniel Paquette va plus loin. Selon lui, les pères seraient encore plus importants de nos jours qu’au temps de nos grands-parents. Plus l’environnement se complexifie, mentionne-t-il, plus l’adaptation des enfants nécessite l’engagement direct du père.
Enfin, les rôles attribués au père et à la mère ne sont pas nécessairement tranchés au couteau. Le chercheur se propose de vérifier dans un avenir proche jusqu’à quel point les deux pôles de la relation d’attachement, soit la sécurité de base et l’ouverture au monde, peuvent être investis par les adultes indépendamment de leur sexe.
L’enfant a-t-il besoin d’un père?» C’est la question que pose Daniel Paquette dans les conférences qu’il donne occasionnellement dans les bibliothèques et les centres culturels du Québec. La réponse? «Oui, déclare ce professeur du Département de psychologie. Une relation de qualité père-enfant permet au jeune d’apprendre à se fier à ses propres capacités, à réagir aux menaces et à la nouveauté de son environnement physique et social. Le père l’incite à aller plus loin dans ses explorations.»
Depuis 11 ans, ce chercheur rattaché à l’Institut de recherche pour le développement social des jeunes étudie différentes facettes du phénomène de l’attachement. Ses travaux sur le développement des enfants en difficulté l’ont convaincu d’une chose: pour bien s’intégrer dans son groupe, l’enfant doit établir une relation privilégiée avec un ou plusieurs adultes de son milieu immédiat, et le père constitue un modèle essentiel. Ce lien affectif primaire aura des conséquences significatives sur ses rapports sociaux à venir.
Mais comme il serait irresponsable de simplement reporter sur la relation père-enfant les approches déjà utilisées pour étudier les relations mère-enfant, le chercheur a élaboré une méthode pour évaluer l’influence de l’attachement du père vis-à-vis de son enfant.
Pour ce faire, il s’est attardé aux rôles parentaux habituellement dévolus aux pères. «Les pères, constate-t-il, adoptent une fonction générale d’ouverture au monde auprès de leurs enfants. L’enfant a tout autant besoin de stimulation, d’impulsions et d’incitations que de sécurité et de stabilité. Les pères se livrent à davantage de jeux physiques avec leurs enfants. Ils font des taquineries qui visent à déstabiliser l’enfant, émotionnellement et cognitivement. Ils agissent en tant que catalyseurs de prise de risques en ce sens que, devant la nouveauté, ils incitent l’enfant à prendre des initiatives, à explorer, à s’aventurer, à se mesurer à l’obstacle, à être plus audacieux en présence d’étrangers, à s’affirmer face aux autres.»
«En général, le père est beaucoup plus physique que la mère avec ses enfants et c’est une excellente chose, lance-t-il. Grâce aux jeux de lutte père-enfant à l’âge préscolaire, par exemple, les jeunes apprennent à prendre leur place dans un monde compétitif de façon sécuritaire. Quand les pères qui assistent à mes conférences entendent ça, ils se sentent très valorisés.»
La «relation d’activation»
Selon le chercheur, l’absence ou la présence discontinue du père dans la vie d’un enfant pourrait expliquer l’augmentation des problèmes d’adaptation sociale des jeunes, en particulier des garçons.
M. Paquette estime même qu’il est possible de faire un lien entre une relation père-enfant de faible qualité et des difficultés d’adaptation sociale telles que les problèmes extériorisés, les problèmes intériorisés, le décrochage scolaire, les problèmes d’insertion au marché du travail, le phénomène des gangs, les jeunes de la rue, etc.
Pour caractériser le rôle parental des pères, le professeur Paquette propose sa théorie de la «relation d’activation». «C’est par le lien affectif que l’enfant tisse avec son père qu’il va s’ouvrir au monde», explique-t-il. Alors que la mère offre le plus souvent à son fils ou à sa fille un apaisement ou une sécurité, le père, lui, amène l’enfant à s’activer et à se surpasser. «C’est connu, les pères prennent plus de risques que les mères, affirme le chercheur. Ainsi au parc, ils sont davantage portés à encourager l’enfant à atteindre le barreau le plus haut de l’échelle. Lorsque le risque est calculé, c’est positif. Cela permet à l’enfant de développer sa confiance et son estime de lui-même.» Il s’agit ici d’une relation de stimulation mais également de contrôle, car le père sait aussi poser des limites.
La relation père-enfant n’a pas, dans le passé, bénéficié d’autant d’attention que celle de la mère avec son enfant. Elle a toujours été plus difficile à mesurer. Cela s’explique, en partie, par le contexte de la lutte pour l’égalité des sexes, qui défendait l’idée que les hommes et les femmes étaient en quelque sorte interchangeables, même dans leurs rapports avec leurs enfants. De plus, les jeux physiques – domaine davantage associé aux hommes – ont longtemps été perçus comme violents et potentiellement dangereux. «On porte actuellement un nouveau regard sur ces comportements que presque tous les mammifères adoptent dès l’enfance et délaissent progressivement par la suite», indique le professeur Paquette. Les batailles et autres jeux physiques seraient, à son avis, non pas une incitation à la violence, mais une façon de canaliser positivement l’agressivité, voire d’apprendre la régulation des émotions trop vives, ce qui favorise la confiance en soi.
Avec la croissance des familles monoparentales et des familles recomposées, on ne peut plus faire aujourd’hui l’économie de l’étude des relations père-enfant. Sans remettre en question la richesse des liens avec la mère, la «relation d’activation» du père semble la compléter de façon positive. «Les nourrissons, écrit Daniel Paquette, seraient prédisposés à rechercher une balance entre l’apaisement et la stimulation. Tout comme ils manifestent des signaux pour maintenir la proximité, pour obtenir des soins et pour être réconfortés par les adultes, les enfants rechercheraient une stimulation de forte intensité et inciteraient les hommes et les femmes à la leur procurer, mais c’est généralement auprès des hommes qu’ils vont trouver ce type de stimulation.»
Les pères dans un monde complexe
La psychologie a longtemps négligé l’étude des émotions au profit de l’étude de l’intelligence, déplore le professeur Paquette. «Il devrait être possible de déterminer quelles sont les caractéristiques de la sensibilité paternelle, et peut-être ultérieurement de développer une méthode permettant d’évaluer la qualité de la relation d’activation père-enfant», écrit l’auteur en conclusion de son étude sur la relation père-enfant et l’ouverture au monde.
Dans un article récent que publiait Enfances, familles et générations (automne 2005), Daniel Paquette va plus loin. Selon lui, les pères seraient encore plus importants de nos jours qu’au temps de nos grands-parents. Plus l’environnement se complexifie, mentionne-t-il, plus l’adaptation des enfants nécessite l’engagement direct du père.
Enfin, les rôles attribués au père et à la mère ne sont pas nécessairement tranchés au couteau. Le chercheur se propose de vérifier dans un avenir proche jusqu’à quel point les deux pôles de la relation d’attachement, soit la sécurité de base et l’ouverture au monde, peuvent être investis par les adultes indépendamment de leur sexe.
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