Sentiments de Jalousie face a la venue d'un 2eme bébé
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Sentiments de Jalousie face a la venue d'un 2eme bébé
Ben oui.. voyez vous je cherche à comprendre fiston ces temps ci.. alors toute chronique ayant un lien avec le terrible two, ou encore envers les sentiments que peut ressentir fiston par rapport au fait que je sois enceinte, le ressent-il, pkoi j'ai l'impression qu'il est dans un complexe d'oedipe par moment, et dans le phase de terrible two à la fois... ...
Invité- Invité
L'arrivée d'un autre enfant: le grand chambardement
L'arrivée d'un autre enfant: le grand chambardement
Suzanne Boivin
La naissance d’un nouvel enfant provoque inévitablement des réactions au sein de la famille. Menacés dans les liens affectifs qu’ils défendent jalousement avec leurs parents, les aînés ont besoin d’une aide soutenue pour vivre cette expérience difficile. JUNIOR s’est penché sur cette question et vous suggère des moyens pour aider vos enfants à accueillir le nouveau-né dans l’harmonie et la complicité.
L’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille entraîne presque immanquablement des réactions qui peuvent aller de l’hostilité pure et simple au désintéressement simulé. Les réactions sont variées mais elles procèdent toutes d’une même insécurité: celle d’être abandonné par ses parents.
C’est lors d’une visite chez mes parents que j’ai pu moi-même comprendre certains de mes propres comportements d’enfant lorsque ma mère attendait un second bébé. Au ravissement de mes deux enfants, ma mère s’amusait à raconter (pour la centième fois!) la période difficile de ma petite enfance. Elle insistait particulièrement sur ces trop nombreuses nuits bouleversées par les cauchemars à répétition de son aînée. D’un seul coup, mes lectures et entrevues sur l’impact de l’arrivée d’un nouveau bébé ont jeté une lumière nouvelle sur ces événements. Le récit de mes nuits troubles, de mes angoisses de poupon, tous ces comportements difficiles revêtaient un sens nouveau, car il est devenu clair qu’ils étaient induits par un sentiment normal de malaise, d’insécurité. Même si je ne le savais pas encore, ma mère portait en son sein ma sœur cadette. Inconsciemment, cela me troublait et agissait sur mon sommeil. Accepter de partager l’amour de ma mère, apprendre à me faire une place au sein de la tribu et ouvrir les bras à ma petite sœur, cela m’a pris plus d’un an. Je viens d’apprendre, à travers la rédaction de cet article, que ces désordres étaient sains et normaux. Ils témoignaient d’un malaise que tous les enfants ressentent (avec plus ou moins d’intensité) lorsqu’un nouveau-né menace leur place privilégiée au sein de la famille.
La symbiose parents-enfants: une nécessité
Loin d’être unique, cette expérience témoigne d’un comportement largement répandu. Les enfants de toutes les cultures et de tous les âges concèdent leur intimité avec une certaine difficulté. Le lien mère-enfant, fondamental à la survie et à l’épanouissement des enfants, demeure la relation de départ à travers laquelle l’estime de soi et l’amour de la vie s’établissent. Pour être heureux, tout enfant doit s’assurer de l’amour de ses deux parents et les trois premières années de vie constituent la période cruciale qui permet d’y arriver. En effet, c’est au cours de celles-ci que le petit développe une symbiose particulière avec la mère, son lien premier à la vie. La mère ne formant qu’un avec lui, elle représente le centre de son univers affectif et psychologique, sans qui il ne saurait vivre. Il se développe également des liens amoureux profonds avec le père, mais ils sont normalement d’un autre ordre et relèvent moins de la symbiose proprement dite que les liens tissés avec la mère.
Se sentir dépossédé
La crainte d’être dépossédé de ce premier amour crée une insécurité profonde chez les enfants. Le petit ne grandit pas instantanément parce qu’un bébé arrive dans la famille. Il continue d’avoir des besoins d’amour et de support légitimes; les parents gagnent à identifier cet état des choses. L’enfant pourra régresser temporairement pour s’assurer de l’intérêt de ses parents et être rassuré sur sa crainte d’être délaissé ou même abandonné. Nier ses besoins, à ce moment important, l’isole et le pousse à des actes d’hostilité.
Il est donc parfaitement illusoire de croire qu’un enfant puisse redéfinir ses relations parentales sans se sentir menacé. Il offrira des résistances à l’idée d’accueillir une petite personne qui demande déjà de l’attention avant même d’avoir vu le jour.
Parfois, les réactions ne tardent pas à venir; elles peuvent se manifester au premier ou deuxième trimestre de la grossesse. Un grand nombre de mères et spécialistes de la petite enfance (dont Françoise Dolto) adhèrent à l’hypothèse selon laquelle un enfant sent intuitivement la présence du bébé dans le ventre de sa maman sans que cela ne lui ait été annoncé.
Ainsi, pendant l’étape de la gestation, les parents de nombreux petits ont observé chez leurs enfants des troubles passagers du sommeil et de l’appétit. Certains affichent des malaises de toutes sortes dès le début de la grossesse, alors que d’autres attendent le départ de maman pour l’hôpital et/ou le retour à la maison avec bébé. D’une manière ou d’une autre, il est préférable de prévenir plutôt que d’attendre les questions ou les réactions. La famille vivra toute cette période de manière beaucoup plus harmonieuse si elle ouvre la porte à la communication au fur et à mesure que les changements surviennent. Le choix du moment et la façon d’annoncer la nouvelle naissance s’inscrivent dans une stratégie d’amour et de respect. Ceci commande une conscience élevée des besoins de l’enfant et du message qu’il tente de nous faire comprendre par ses actes et ses paroles.
Enfin, si le dicton veut que «la vérité sorte de la bouche des enfants», il est également vrai que les enfants ont souvent l’intuition de la vérité (parfois même avant nous). Ça ne sert donc à rien de la leur cacher. Cacher la vérité, c’est jouer à l’autruche. Il n’y a aucun gagnant lorsqu’on choisit de jouer à ce jeu-là.
Les parents avertis accepteront que leur enfant réagisse différemment selon son âge, sa personnalité ou la place qu’il occupe dans la famille. Bien qu’imprévisibles, les réactions peuvent être atténuées. Le support et l’amour des parents peuvent faire de l’événement une occasion de croissance pour tous les membres de la famille.
Comme les rivalités fraternelles apparaissent en très bas âge, il est souhaitable d’éviter la formation de relations hostiles au sein de la fratrie, car celles-ci risquent d’empoisonner la vie familiale pour les années à venir. Avec de la vigilance, de la patience, une collaboration étroite entre les adultes impliqués et une communication constante avec les enfants, on préviendra une foule de problèmes. Éventuellement, le ressentiment s’évanouit pour faire place à l’amitié et la complicité.
Les mérites de la communication
Les réactions aux changements peuvent être isolées ou répétées. Ne vous inquiétez pas, cela ne ferait qu’empirer les choses. Il est tout d’abord nécessaire d’examiner l’exemple que nous présentons à l’enfant: en tant qu’adultes, nous savons à quel point il est réconfortant de pouvoir confier nos ressentiments à quelqu’un. L’enfant aussi peut avoir des choses à dire, et il est capital de pouvoir le laisser s’exprimer. Les parents qui ont de la difficulté à se confier profiteront peut-être de cet exercice auprès de leurs enfants pour apprendre à communiquer leurs sentiments. Pour ce genre de choses, les enfants sont souvent les meilleurs maîtres !
Accueillir avec compassion ses propres sentiments contribue à créer un climat qui favorise l’écoute. Il est important d’être assez ouvert pour recevoir l’expression des ressentiments de l’enfant. Le simple fait d’en parler constitue la première étape vers la résolution de ses difficultés d’adaptation. Les enfants ne sont pas différents de nous, ils ont besoin d’exprimer ce qui les trouble et ce qu’ils éprouvent à l’égard de leurs frères et sœurs, même si ce qu’ils affirment peut vous sembler difficile à admettre. Dites-vous bien que leurs problèmes doivent pouvoir être verbalisés.
Faire preuve d’agressivité verbale, refuser de prêter un vêtement, un jouet ou un objet personnel; les moyens qu’il adopte pour se défendre contre l’intrus peuvent être nombreux. Le blâmer, l’accuser d’égoïsme ou le réprimander alimentent son agressivité et sont absolument contre-indiqués.
Les signes qui ne mentent pas
Votre enfant risque d’abord d’en vouloir à ses parents, sa mère en particulier. Certains enfants deviennent agressifs face à leur mère dans les semaines précédant la naissance du bébé – mauvais humeur, bouderies, opposition marquée à l’autorité, etc. D’autres se rendent même jusqu’aux coups. Puis, le rejet se dirigera vers le nouveau-né. L’objectif, c’est d’attirer l’attention de ses parents et ce cri d’alarme passe parfois par une bonne dose d’agressivité. La fin justifie les moyens. Dérangements, troubles du sommeil et d’appétit, retour au biberon (délaissé depuis plusieurs mois). «Propre», il recommence à faire pipi au lit, caca dans la culotte. Il cherchera à pincer, mordre, mettre les doigts dans les yeux de bébé, le poussera, lui dérobera ses jouets, etc.
Pas de panique! Tous ces gestes sont autant de moyens pour canaliser ses craintes et exprimer sa jalousie. Il cherchera à nuire au bébé par la moquerie, le mépris ou l’hostilité: «Bébé est niaiseux!» «Mon petit frère ne mange pas tout seul!», etc. Il tournera le dos à sa mère pendant qu’elle allaite ou bien réclamera le sein à son tour. Toutes sortes de questions l’angoissent : maman sera-t-elle accaparée par le bébé? Vais-je retrouver ma maman d’avant? Tout cela fait partie du processus réactionnel que traversent les petits dans un contexte d’adaptation. Développer des habitudes d’écoute et mettre au point des interventions qui amènent les enfants à exprimer leurs sentiments sans blesser les autres, voilà l’objectif idéal à atteindre.
Petite histoire d’une famille adaptée
Lorelei et Alain connaissent une vie familiale heureuse. Jeunes parents de trois enfants dont les naissances sont rapprochées, ils ont cependant traversé des passages douloureux qui les ont mis à l’épreuve. Nous les avons rencontrés afin de mieux comprendre ce qui leur a permis de développer une meilleure compétence parentale et de relever le défi de la famille.
Vancouver, printemps 1984 – Au terme d’études universitaires en danse, Lorelei s’offre un cadeau culturel: apprendre la langue de Molière en session intensive à l’Université de Montréal. Ce départ de l’ouest canadien change toute sa vie. Dans le cadre de ses études, elle fait la rencontre d’Alain, enseignant en chant choral. Celui-ci deviendra son époux dès l’été suivant.
À partir de cet instant, les choses filent à vive allure. Un an après la noce, à la rentrée d’une tournée provinciale, Lorelei apprend qu’elle est enceinte. Elle donnera naissance à leur aîné, Justin, le 13 novembre 1986. Charlotte, leur fille cadette, arrive deux ans plus tard (presque jour pour jour) et Florence, la benjamine, complète la famille le 5 décembre 1990.
Confronté à une véritable avalanche de difficultés, le couple ne cesse de travailler aux besoins changeants des enfants. Justin est le premier à ruer dans les brancards. Bien que préparé à la venue de Charlotte, il n’apprécie pas de se faire voler la vedette. La petite Charlotte devient rapidement victime du persécuteur jaloux: morsures, coups et autres manifestations d’hostilité se succèdent. Armé de patience et d’amour, le couple encourage Justin à diriger sa colère sur des objets inanimés et tente de détourner son attention en introduisant de nouvelles activités dans son quotidien. La crise dure environ six mois.
À son tour, Charlotte exprime sa frustration à l’arrivée de Florence. Contrairement à Justin, elle fait la guerre à sa petite sœur sans agression directe. La nuit, au moment où Florence réclame à boire, Charlotte fait des crises terribles pour avoir l’attention de maman. Elle désire se blottir aux creux des bras maternels, tapant des pieds et des poings sur le plancher de sa chambre pendant des heures, au grand désarroi de ses parents. À ce moment, Alain joue un rôle clé. Il console sa cadette, nuit après nuit, en la promenant dans ses bras. Ceci aura pour effet de construire une relation plus solide entre eux. Le scénario se répète pendant quelques mois, jusqu’à ce que Charlotte accepte «l’intruse» et apprenne à l’aimer.
Aujourd’hui, Justin et Charlotte ont développé une complicité touchante. L’aîné porte plus d’intérêt à la cadette qu’à Florence, dont certaines des attitudes lui semblent «bien bébé», alors que Charlotte chérit la benjamine, la protégeant avec tendresse. Le fait que Lorelei et Alain investissent temps et énergie dans le développement de leurs enfants nourrit leur épanouissement personnel et consolide leur relation amoureuse.
L’écart d’âge: à surveiller
Les naissances trop rapprochées (moins de deux ans) fatiguent la mère et peuvent avoir des conséquences sur sa disponibilité. Établir avec le conjoint des temps de repos réguliers permet de refaire le plein et de mieux répondre aux besoins de deux bébés. Dans l’éventualité où l’enfant arrive un peu plus tôt que prévu (un accident de parcours), l’important est d’accepter avant tout le nouveau venu pour espérer partager votre joie avec l’aîné.
À partir de trois ou quatre ans, l‘adaptation de l’enfant à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur se vit plus aisément, l’aîné ayant vécu une période de symbiose avec ses parents suffisamment longue pour établir les bases de sa sécurité affective. Par contre, l’enfant qui demeure seul maître à bord pendant trop de temps au sein de la cellule familiale risque d’avoir davantage de difficulté à s’adapter. Il a profité de la pleine disponibilité de ses parents pendant trop longtemps! Endosser un nouveau statut, restituer ses parents et se restituer lui-même dans toutes les dimensions de sa vie psychologique, physique et matérielle, voilà une transformation majeure pour celui qui a des habitudes bien ancrées. L’adaptation éventuelle lui apprendra à se confronter quotidiennement aux autres, à réfléchir avec eux, à comprendre que sa maman et le monde qui l’entoure ne tournent pas uniquement autour de lui. Ceci lui permettra d’acquérir le sens de la négociation, d’apprendre à défendre ses intérêts sans être obligé d’éliminer les obstacles.
Suzanne Boivin
La naissance d’un nouvel enfant provoque inévitablement des réactions au sein de la famille. Menacés dans les liens affectifs qu’ils défendent jalousement avec leurs parents, les aînés ont besoin d’une aide soutenue pour vivre cette expérience difficile. JUNIOR s’est penché sur cette question et vous suggère des moyens pour aider vos enfants à accueillir le nouveau-né dans l’harmonie et la complicité.
L’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille entraîne presque immanquablement des réactions qui peuvent aller de l’hostilité pure et simple au désintéressement simulé. Les réactions sont variées mais elles procèdent toutes d’une même insécurité: celle d’être abandonné par ses parents.
C’est lors d’une visite chez mes parents que j’ai pu moi-même comprendre certains de mes propres comportements d’enfant lorsque ma mère attendait un second bébé. Au ravissement de mes deux enfants, ma mère s’amusait à raconter (pour la centième fois!) la période difficile de ma petite enfance. Elle insistait particulièrement sur ces trop nombreuses nuits bouleversées par les cauchemars à répétition de son aînée. D’un seul coup, mes lectures et entrevues sur l’impact de l’arrivée d’un nouveau bébé ont jeté une lumière nouvelle sur ces événements. Le récit de mes nuits troubles, de mes angoisses de poupon, tous ces comportements difficiles revêtaient un sens nouveau, car il est devenu clair qu’ils étaient induits par un sentiment normal de malaise, d’insécurité. Même si je ne le savais pas encore, ma mère portait en son sein ma sœur cadette. Inconsciemment, cela me troublait et agissait sur mon sommeil. Accepter de partager l’amour de ma mère, apprendre à me faire une place au sein de la tribu et ouvrir les bras à ma petite sœur, cela m’a pris plus d’un an. Je viens d’apprendre, à travers la rédaction de cet article, que ces désordres étaient sains et normaux. Ils témoignaient d’un malaise que tous les enfants ressentent (avec plus ou moins d’intensité) lorsqu’un nouveau-né menace leur place privilégiée au sein de la famille.
La symbiose parents-enfants: une nécessité
Loin d’être unique, cette expérience témoigne d’un comportement largement répandu. Les enfants de toutes les cultures et de tous les âges concèdent leur intimité avec une certaine difficulté. Le lien mère-enfant, fondamental à la survie et à l’épanouissement des enfants, demeure la relation de départ à travers laquelle l’estime de soi et l’amour de la vie s’établissent. Pour être heureux, tout enfant doit s’assurer de l’amour de ses deux parents et les trois premières années de vie constituent la période cruciale qui permet d’y arriver. En effet, c’est au cours de celles-ci que le petit développe une symbiose particulière avec la mère, son lien premier à la vie. La mère ne formant qu’un avec lui, elle représente le centre de son univers affectif et psychologique, sans qui il ne saurait vivre. Il se développe également des liens amoureux profonds avec le père, mais ils sont normalement d’un autre ordre et relèvent moins de la symbiose proprement dite que les liens tissés avec la mère.
Se sentir dépossédé
La crainte d’être dépossédé de ce premier amour crée une insécurité profonde chez les enfants. Le petit ne grandit pas instantanément parce qu’un bébé arrive dans la famille. Il continue d’avoir des besoins d’amour et de support légitimes; les parents gagnent à identifier cet état des choses. L’enfant pourra régresser temporairement pour s’assurer de l’intérêt de ses parents et être rassuré sur sa crainte d’être délaissé ou même abandonné. Nier ses besoins, à ce moment important, l’isole et le pousse à des actes d’hostilité.
Il est donc parfaitement illusoire de croire qu’un enfant puisse redéfinir ses relations parentales sans se sentir menacé. Il offrira des résistances à l’idée d’accueillir une petite personne qui demande déjà de l’attention avant même d’avoir vu le jour.
Parfois, les réactions ne tardent pas à venir; elles peuvent se manifester au premier ou deuxième trimestre de la grossesse. Un grand nombre de mères et spécialistes de la petite enfance (dont Françoise Dolto) adhèrent à l’hypothèse selon laquelle un enfant sent intuitivement la présence du bébé dans le ventre de sa maman sans que cela ne lui ait été annoncé.
Ainsi, pendant l’étape de la gestation, les parents de nombreux petits ont observé chez leurs enfants des troubles passagers du sommeil et de l’appétit. Certains affichent des malaises de toutes sortes dès le début de la grossesse, alors que d’autres attendent le départ de maman pour l’hôpital et/ou le retour à la maison avec bébé. D’une manière ou d’une autre, il est préférable de prévenir plutôt que d’attendre les questions ou les réactions. La famille vivra toute cette période de manière beaucoup plus harmonieuse si elle ouvre la porte à la communication au fur et à mesure que les changements surviennent. Le choix du moment et la façon d’annoncer la nouvelle naissance s’inscrivent dans une stratégie d’amour et de respect. Ceci commande une conscience élevée des besoins de l’enfant et du message qu’il tente de nous faire comprendre par ses actes et ses paroles.
Enfin, si le dicton veut que «la vérité sorte de la bouche des enfants», il est également vrai que les enfants ont souvent l’intuition de la vérité (parfois même avant nous). Ça ne sert donc à rien de la leur cacher. Cacher la vérité, c’est jouer à l’autruche. Il n’y a aucun gagnant lorsqu’on choisit de jouer à ce jeu-là.
Les parents avertis accepteront que leur enfant réagisse différemment selon son âge, sa personnalité ou la place qu’il occupe dans la famille. Bien qu’imprévisibles, les réactions peuvent être atténuées. Le support et l’amour des parents peuvent faire de l’événement une occasion de croissance pour tous les membres de la famille.
Comme les rivalités fraternelles apparaissent en très bas âge, il est souhaitable d’éviter la formation de relations hostiles au sein de la fratrie, car celles-ci risquent d’empoisonner la vie familiale pour les années à venir. Avec de la vigilance, de la patience, une collaboration étroite entre les adultes impliqués et une communication constante avec les enfants, on préviendra une foule de problèmes. Éventuellement, le ressentiment s’évanouit pour faire place à l’amitié et la complicité.
Les mérites de la communication
Les réactions aux changements peuvent être isolées ou répétées. Ne vous inquiétez pas, cela ne ferait qu’empirer les choses. Il est tout d’abord nécessaire d’examiner l’exemple que nous présentons à l’enfant: en tant qu’adultes, nous savons à quel point il est réconfortant de pouvoir confier nos ressentiments à quelqu’un. L’enfant aussi peut avoir des choses à dire, et il est capital de pouvoir le laisser s’exprimer. Les parents qui ont de la difficulté à se confier profiteront peut-être de cet exercice auprès de leurs enfants pour apprendre à communiquer leurs sentiments. Pour ce genre de choses, les enfants sont souvent les meilleurs maîtres !
Accueillir avec compassion ses propres sentiments contribue à créer un climat qui favorise l’écoute. Il est important d’être assez ouvert pour recevoir l’expression des ressentiments de l’enfant. Le simple fait d’en parler constitue la première étape vers la résolution de ses difficultés d’adaptation. Les enfants ne sont pas différents de nous, ils ont besoin d’exprimer ce qui les trouble et ce qu’ils éprouvent à l’égard de leurs frères et sœurs, même si ce qu’ils affirment peut vous sembler difficile à admettre. Dites-vous bien que leurs problèmes doivent pouvoir être verbalisés.
Faire preuve d’agressivité verbale, refuser de prêter un vêtement, un jouet ou un objet personnel; les moyens qu’il adopte pour se défendre contre l’intrus peuvent être nombreux. Le blâmer, l’accuser d’égoïsme ou le réprimander alimentent son agressivité et sont absolument contre-indiqués.
Les signes qui ne mentent pas
Votre enfant risque d’abord d’en vouloir à ses parents, sa mère en particulier. Certains enfants deviennent agressifs face à leur mère dans les semaines précédant la naissance du bébé – mauvais humeur, bouderies, opposition marquée à l’autorité, etc. D’autres se rendent même jusqu’aux coups. Puis, le rejet se dirigera vers le nouveau-né. L’objectif, c’est d’attirer l’attention de ses parents et ce cri d’alarme passe parfois par une bonne dose d’agressivité. La fin justifie les moyens. Dérangements, troubles du sommeil et d’appétit, retour au biberon (délaissé depuis plusieurs mois). «Propre», il recommence à faire pipi au lit, caca dans la culotte. Il cherchera à pincer, mordre, mettre les doigts dans les yeux de bébé, le poussera, lui dérobera ses jouets, etc.
Pas de panique! Tous ces gestes sont autant de moyens pour canaliser ses craintes et exprimer sa jalousie. Il cherchera à nuire au bébé par la moquerie, le mépris ou l’hostilité: «Bébé est niaiseux!» «Mon petit frère ne mange pas tout seul!», etc. Il tournera le dos à sa mère pendant qu’elle allaite ou bien réclamera le sein à son tour. Toutes sortes de questions l’angoissent : maman sera-t-elle accaparée par le bébé? Vais-je retrouver ma maman d’avant? Tout cela fait partie du processus réactionnel que traversent les petits dans un contexte d’adaptation. Développer des habitudes d’écoute et mettre au point des interventions qui amènent les enfants à exprimer leurs sentiments sans blesser les autres, voilà l’objectif idéal à atteindre.
Petite histoire d’une famille adaptée
Lorelei et Alain connaissent une vie familiale heureuse. Jeunes parents de trois enfants dont les naissances sont rapprochées, ils ont cependant traversé des passages douloureux qui les ont mis à l’épreuve. Nous les avons rencontrés afin de mieux comprendre ce qui leur a permis de développer une meilleure compétence parentale et de relever le défi de la famille.
Vancouver, printemps 1984 – Au terme d’études universitaires en danse, Lorelei s’offre un cadeau culturel: apprendre la langue de Molière en session intensive à l’Université de Montréal. Ce départ de l’ouest canadien change toute sa vie. Dans le cadre de ses études, elle fait la rencontre d’Alain, enseignant en chant choral. Celui-ci deviendra son époux dès l’été suivant.
À partir de cet instant, les choses filent à vive allure. Un an après la noce, à la rentrée d’une tournée provinciale, Lorelei apprend qu’elle est enceinte. Elle donnera naissance à leur aîné, Justin, le 13 novembre 1986. Charlotte, leur fille cadette, arrive deux ans plus tard (presque jour pour jour) et Florence, la benjamine, complète la famille le 5 décembre 1990.
Confronté à une véritable avalanche de difficultés, le couple ne cesse de travailler aux besoins changeants des enfants. Justin est le premier à ruer dans les brancards. Bien que préparé à la venue de Charlotte, il n’apprécie pas de se faire voler la vedette. La petite Charlotte devient rapidement victime du persécuteur jaloux: morsures, coups et autres manifestations d’hostilité se succèdent. Armé de patience et d’amour, le couple encourage Justin à diriger sa colère sur des objets inanimés et tente de détourner son attention en introduisant de nouvelles activités dans son quotidien. La crise dure environ six mois.
À son tour, Charlotte exprime sa frustration à l’arrivée de Florence. Contrairement à Justin, elle fait la guerre à sa petite sœur sans agression directe. La nuit, au moment où Florence réclame à boire, Charlotte fait des crises terribles pour avoir l’attention de maman. Elle désire se blottir aux creux des bras maternels, tapant des pieds et des poings sur le plancher de sa chambre pendant des heures, au grand désarroi de ses parents. À ce moment, Alain joue un rôle clé. Il console sa cadette, nuit après nuit, en la promenant dans ses bras. Ceci aura pour effet de construire une relation plus solide entre eux. Le scénario se répète pendant quelques mois, jusqu’à ce que Charlotte accepte «l’intruse» et apprenne à l’aimer.
Aujourd’hui, Justin et Charlotte ont développé une complicité touchante. L’aîné porte plus d’intérêt à la cadette qu’à Florence, dont certaines des attitudes lui semblent «bien bébé», alors que Charlotte chérit la benjamine, la protégeant avec tendresse. Le fait que Lorelei et Alain investissent temps et énergie dans le développement de leurs enfants nourrit leur épanouissement personnel et consolide leur relation amoureuse.
L’écart d’âge: à surveiller
Les naissances trop rapprochées (moins de deux ans) fatiguent la mère et peuvent avoir des conséquences sur sa disponibilité. Établir avec le conjoint des temps de repos réguliers permet de refaire le plein et de mieux répondre aux besoins de deux bébés. Dans l’éventualité où l’enfant arrive un peu plus tôt que prévu (un accident de parcours), l’important est d’accepter avant tout le nouveau venu pour espérer partager votre joie avec l’aîné.
À partir de trois ou quatre ans, l‘adaptation de l’enfant à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur se vit plus aisément, l’aîné ayant vécu une période de symbiose avec ses parents suffisamment longue pour établir les bases de sa sécurité affective. Par contre, l’enfant qui demeure seul maître à bord pendant trop de temps au sein de la cellule familiale risque d’avoir davantage de difficulté à s’adapter. Il a profité de la pleine disponibilité de ses parents pendant trop longtemps! Endosser un nouveau statut, restituer ses parents et se restituer lui-même dans toutes les dimensions de sa vie psychologique, physique et matérielle, voilà une transformation majeure pour celui qui a des habitudes bien ancrées. L’adaptation éventuelle lui apprendra à se confronter quotidiennement aux autres, à réfléchir avec eux, à comprendre que sa maman et le monde qui l’entoure ne tournent pas uniquement autour de lui. Ceci lui permettra d’acquérir le sens de la négociation, d’apprendre à défendre ses intérêts sans être obligé d’éliminer les obstacles.
Marie-Lu- Invité
Re: Sentiments de Jalousie face a la venue d'un 2eme bébé
Suggestions de comportements à adopter
Au lieu de rejeter les sentiments négatifs qu’éprouve un enfant envers l’autre, faites le constat de ces sentiments à travers une écoute active.
Accordez aux enfants un moyen, même imaginaire, pour exprimer leur agressivité (scénarios, «acting out» avec des poupées, etc.).
Arrêtez les comportements brutaux en leur montrant comment exprimer, en toute sécurité, leur colère.
Retenez-vous d’attaquer l’attaquant.
Restez bien en contact avec votre propre potentiel de jalousie.
L’amour reste la motivation profonde de tous les parents qui désirent aider leurs enfants à traverser une telle crise. Une bonne dose de patience et d’humour, ainsi qu’une étroite collaboration entre les parents, contribueront au succès de la transition. Ici, comme en toutes choses concernant la famille, l’important c’est d’aimer!
Comprendre avec son cœur
Ce que les enfants de Lorelei et Alain ont vécu se compare aisément à ce qu’un adulte amoureux peut ressentir lorsqu’il voit l’être aimé roucouler dans les bras d’une autre personne. Afin de nous aider à comprendre les problèmes que traversent nos petits chéris dans de pareilles circonstances, Adèle Aber et Elaine Maclish, co-auteures du livre «Jalousies et rivalités entre frères et sœurs ou comment venir à bout des conflits entre vos enfants», suggèrent l’exercice suivant. Le lecteur ou la lectrice aura intérêt à mettre ses réactions par écrit. Les hommes liront «mari» à la place de «femme», «il» à la place de «elle». Alors, voici comment se présente ce petit jeu-questionnaire:
1) Imaginez que votre mari mette son bras autour de vos épaules et vous dise: «Ma chérie, je t’aime tellement, tu es tellement merveilleuse que j’ai décidé de prendre une autre femme exactement comme toi.»
Quelle serait votre réaction?
2) La nouvelle femme finit par arriver. Vous découvrez qu’elle est très jeune et plutôt mignonne. Quand vous vous trouvez tous les trois ensemble, les gens vous disent bonjour poliment mais s’adressent à la nouvelle venue avec ravissement. «Qu’elle est adorable! Bonjour, ma chérie…Tu es un trésor!». Puis, ils se tournent vers vous et vous demandent comment vous trouvez la nouvelle femme.
Quelle serait votre réaction?
3) La nouvelle femme a besoin de vêtements. Votre mari ouvre votre armoire, prend des pulls, des pantalons et les lui donne. Quand vous protestez, il vous dit que vous avez un peu grossi, que les vêtements sont un peu justes pour vous et qu’ils lui iront à la perfection.
Quelle serait votre réaction?
Vous êtes-vous découvert des réactions d’hostilité? En répondant honnêtement à ces questions, vous avez pu ressentir un éventail varié d’émotions: de la mesquinerie, des envies de vengeance, voire des fantasmes de torture! Vous comprenez maintenant les souffrances que connaît votre enfant en proie aux sentiments de jalousie intense que peut lui faire vivre l’arrivée d’un nouveau-né.
Répondre aux inquiétudes se veut une mesure de prévention avantageuse. Les parents, souvent gênés, choisissent à tort d’attendre les questions ou les réactions plutôt que de parer les coups.
Au lieu de rejeter les sentiments négatifs qu’éprouve un enfant envers l’autre, faites le constat de ces sentiments à travers une écoute active.
Accordez aux enfants un moyen, même imaginaire, pour exprimer leur agressivité (scénarios, «acting out» avec des poupées, etc.).
Arrêtez les comportements brutaux en leur montrant comment exprimer, en toute sécurité, leur colère.
Retenez-vous d’attaquer l’attaquant.
Restez bien en contact avec votre propre potentiel de jalousie.
L’amour reste la motivation profonde de tous les parents qui désirent aider leurs enfants à traverser une telle crise. Une bonne dose de patience et d’humour, ainsi qu’une étroite collaboration entre les parents, contribueront au succès de la transition. Ici, comme en toutes choses concernant la famille, l’important c’est d’aimer!
Comprendre avec son cœur
Ce que les enfants de Lorelei et Alain ont vécu se compare aisément à ce qu’un adulte amoureux peut ressentir lorsqu’il voit l’être aimé roucouler dans les bras d’une autre personne. Afin de nous aider à comprendre les problèmes que traversent nos petits chéris dans de pareilles circonstances, Adèle Aber et Elaine Maclish, co-auteures du livre «Jalousies et rivalités entre frères et sœurs ou comment venir à bout des conflits entre vos enfants», suggèrent l’exercice suivant. Le lecteur ou la lectrice aura intérêt à mettre ses réactions par écrit. Les hommes liront «mari» à la place de «femme», «il» à la place de «elle». Alors, voici comment se présente ce petit jeu-questionnaire:
1) Imaginez que votre mari mette son bras autour de vos épaules et vous dise: «Ma chérie, je t’aime tellement, tu es tellement merveilleuse que j’ai décidé de prendre une autre femme exactement comme toi.»
Quelle serait votre réaction?
2) La nouvelle femme finit par arriver. Vous découvrez qu’elle est très jeune et plutôt mignonne. Quand vous vous trouvez tous les trois ensemble, les gens vous disent bonjour poliment mais s’adressent à la nouvelle venue avec ravissement. «Qu’elle est adorable! Bonjour, ma chérie…Tu es un trésor!». Puis, ils se tournent vers vous et vous demandent comment vous trouvez la nouvelle femme.
Quelle serait votre réaction?
3) La nouvelle femme a besoin de vêtements. Votre mari ouvre votre armoire, prend des pulls, des pantalons et les lui donne. Quand vous protestez, il vous dit que vous avez un peu grossi, que les vêtements sont un peu justes pour vous et qu’ils lui iront à la perfection.
Quelle serait votre réaction?
Vous êtes-vous découvert des réactions d’hostilité? En répondant honnêtement à ces questions, vous avez pu ressentir un éventail varié d’émotions: de la mesquinerie, des envies de vengeance, voire des fantasmes de torture! Vous comprenez maintenant les souffrances que connaît votre enfant en proie aux sentiments de jalousie intense que peut lui faire vivre l’arrivée d’un nouveau-né.
Répondre aux inquiétudes se veut une mesure de prévention avantageuse. Les parents, souvent gênés, choisissent à tort d’attendre les questions ou les réactions plutôt que de parer les coups.
Marie-Lu- Invité
Re: Sentiments de Jalousie face a la venue d'un 2eme bébé
«Tu vas avoir un petit frère»
Nadine Descheneaux
La cigogne repassera dans votre maison sous peu. Vous avez hâte de répandre la bonne nouvelle à vote famille, vos collègues et vos amis. Vous redoutez, en fait, la réaction d'une seule personne: votre premier enfant. Comment réagira-t-il à cette annonce?
L’arrivée d’un nouveau bébé dans la famille constitue, plus souvent que l’on ne le croit, une bonne nouvelle pour l’enfant qui est déjà là. Il arrive même que ce dernier avait demandé à ses parents un petit frère pour jouer avec lui.
La jalousie ne s’exprime pas nécessairement lors de l’annonce que la mère est enceinte. L’enfant réalisera au fil des jours les impacts de la nouvelle. «Vers l’âge de deux ans, et même un peu avant, il comprend tout quand on lui dit qu’il y a un bébé dans le ventre de maman. Il peut toucher au ventre et sentir le bébé. Avant cet âge, l’enfant ne comprend pas. On a peut-être un peu trop tendance à vouloir tout expliquer aux enfants même très jeunes. Toutefois, on peut toujours tester s’il comprend mais sans plus.», explique Claire Leduc, thérapeute conjugale et familiale. Même dans les familles recomposées, le passage de la cigogne laisse présager de bonnes nouvelles. «Le nouveau bébé cimente la relation du nouveau couple. Il est unificateur. Cet événement rassure les enfants que les adultes sont sérieux», estime Francine Lavergne, psychothérapeute et animatrice d’ateliers d’habiletés parentales à la maison de la famille de St-Jean-sur-Richelieu.
Mais l’enfant peut aussi réagir fortement à cette nouvelle. Il était le centre de l’univers, voilà maintenant qu’il faut qu’il le partage. La jalousie indique, chez l’enfant, la peur de perdre la place de choix qu’il a auprès de ses parents. Cette crainte est surtout présente lors de situations bien particulières où l’enfant prend conscience de ce qu’il n’a plus. Une maman enceinte qui a beaucoup de nausées le matin se lève un peu plus tard mais, ne déjeune plus avec son enfant comme avant. Il sera jaloux de la place que prend le nouveau bébé, car il lui prive de sa mère. «Pour les enfants de moins de trois ans, ils ressentent peut-être encore plus cette perte, car ils n’ont pas eu de temps complet à eux avec leurs parents. Ils se sentiront plus menacés par la venue du nouveau bébé», explique Claire Leduc, travailleuse sociale qui a créé le groupe de Parent entraîneur.
Laisser sa place
Si le poupon ne devient pas l’attraction numéro un, si les parents prennent soin d’éviter les comparaisons et qu’ils accordent beaucoup d’attentions aux deux enfants, l’aîné ne se sentira pas menacé par le nouveau venu. «Si le premier enfant est un petit garçon turbulent qui bouge beaucoup et que le nouveau bébé est une petite fille douce, calme, bouclée et qui fait beaucoup de sourires, il y aura beaucoup de comparaisons entre les enfants. Si on vante les qualités du bébé, le plus grand se demandera qui il est, lui. «Je ne suis pas aussi fin que ma petite sœur?» Il sentira qu’il perd l’attention et l’affection des gens qu’il aime», montre Claire Leduc. L’enfant aura tendance à vouloir protéger ce qui lui appartient, ses parents en premier. La jalousie avec le nouveau frère est normale en autant qu’elle ne s’exprime pas par un agir violent, destructeur ou agressif.
Aussi, la jalousie entre membre de la fratrie ne s’exprime pas tant lorsque le nouveau-né débarque à la maison. «Lorsque le cadet a environ deux ans, quand il marche, il prend les affaires de l’aîné, on sent que la jalousie augmente. L’aîné trouve que le bébé prend beaucoup trop de place», soutient Claire Leduc en ajoutant que la jalousie se manifeste toujours de manière temporaire et sporadique, dans des circonstances particulières. Pour aider l’aîné à exprimer ce qu’il ressent, il importe de lui consacrer du «vrai temps» comme se plaît à le dire Claire Leduc. «Les parents devraient prendre 15 minutes par jour par enfant pour leur parler, les regarder et les écouter. Pas pendant l’heure du souper ou encore quand on se brosse les dents, mais bien du temps précieux. Et il faut que les parents soient disponibles pour leurs enfants. Cela pourrait être pendant l’heure du , quand on laisse le petit prendre le temps de barboter. On s’assoit près de lui, on peut lui faire un massage. Au travers d’une relation solide, l’enfant va se sentir aimé», mentionne Claire Leduc. Aussi, dans ces moments, l’enfant parlera de ce qu’il vit, ce qu’il ressent et ce dont il a peur. Les vrais sentiments se dévoileront lors de ces communications privilégiées que les parents devraient valoriser. «On peut jouer aux poupées avec une petite fille et elle va se sentir importante et aimée parce qu’on passe du temps avec elle. On peut lui dire mille fois qu’on l’aime, mais par une action concrète, elle le ressentira davantage», note Claire Leduc.
Moyens pour la transition se passe bien
- Préparez la chambre du bébé avec l’aîné. Demandez-lui son aide. Peut-être voudra-t-il s’impliquer davantage? Il peut prêter un jouet ou un toutou au bébé qu’il placera dans la chambre. Ne forcez pas la note s’il ne veut pas ou s’il change d’idée.
- Faites le tri du linge avec l’aîné. Vous lui montrez ainsi ce qu’il avait et vous instaurez une notion de passage et de partage. Aussi, une multitude de souvenirs de sa petite enfance vous reviendront en tête et il sera heureux d’en apprendre sur sa propre histoire.
- Prenez des photos des deux enfants ensemble. Le poupon peut être le sujet principal de quelques photos, mais ne négligez pas le plus grand.
- Montrez des photos de l’aîné lorsqu’il avait l’âge du bébé. Racontez-lui comment il était, ce qu’il aimait et dites-lui que vous l’aimiez et qu’il était un beau bébé (ce qu’il entend beaucoup pour le nouveau-né!)
- Préservez à l’aîné un endroit bien à lui.
- Ne demandez pas à l’aîné de donner l’exemple
- L’aîné peut vous aider, mais ne lui confiez pas de tâches d’adultes.
- Offrez à l’aîné une poupée et même une petite poussette pour lui faire sentir qu’il partage véritablement l’histoire de la naissance.
- Lors de la naissance du petit frère ou de la petite sœur, n’éloignez pas l’aîné de la maison pour une semaine chez ses grands-parents. Il doit accueillir le deuxième enfant, et non le contraire. Amenez-le rendre visite à la mère et au bébé à l’hôpital.
«L’enfant a besoin de sentir qu’il est une source de bonheur pour ses parents», précise Claire Leduc. Lui dire et lui faire sentir est essentiel!
Claire Leduc est travailleuse sociale et thérapeute conjugale et familiale. Elle a développé l'approche du parent entraîneur pour répondre à ses besoins comme parent et comme intervenante. Elle a publié «Le Parent Entraîneur» aux Éditions Logiques en 1994 et «Comment transmettre des valeurs essentielles à nos enfants» aux éditions TVA-publications en 1998. Pour connaître le programme Parent Entraîneur: (450) 653-5473 ou http://www.apcfq.qc.ca/parentraineur.htm.
Nadine Descheneaux
La cigogne repassera dans votre maison sous peu. Vous avez hâte de répandre la bonne nouvelle à vote famille, vos collègues et vos amis. Vous redoutez, en fait, la réaction d'une seule personne: votre premier enfant. Comment réagira-t-il à cette annonce?
L’arrivée d’un nouveau bébé dans la famille constitue, plus souvent que l’on ne le croit, une bonne nouvelle pour l’enfant qui est déjà là. Il arrive même que ce dernier avait demandé à ses parents un petit frère pour jouer avec lui.
La jalousie ne s’exprime pas nécessairement lors de l’annonce que la mère est enceinte. L’enfant réalisera au fil des jours les impacts de la nouvelle. «Vers l’âge de deux ans, et même un peu avant, il comprend tout quand on lui dit qu’il y a un bébé dans le ventre de maman. Il peut toucher au ventre et sentir le bébé. Avant cet âge, l’enfant ne comprend pas. On a peut-être un peu trop tendance à vouloir tout expliquer aux enfants même très jeunes. Toutefois, on peut toujours tester s’il comprend mais sans plus.», explique Claire Leduc, thérapeute conjugale et familiale. Même dans les familles recomposées, le passage de la cigogne laisse présager de bonnes nouvelles. «Le nouveau bébé cimente la relation du nouveau couple. Il est unificateur. Cet événement rassure les enfants que les adultes sont sérieux», estime Francine Lavergne, psychothérapeute et animatrice d’ateliers d’habiletés parentales à la maison de la famille de St-Jean-sur-Richelieu.
Mais l’enfant peut aussi réagir fortement à cette nouvelle. Il était le centre de l’univers, voilà maintenant qu’il faut qu’il le partage. La jalousie indique, chez l’enfant, la peur de perdre la place de choix qu’il a auprès de ses parents. Cette crainte est surtout présente lors de situations bien particulières où l’enfant prend conscience de ce qu’il n’a plus. Une maman enceinte qui a beaucoup de nausées le matin se lève un peu plus tard mais, ne déjeune plus avec son enfant comme avant. Il sera jaloux de la place que prend le nouveau bébé, car il lui prive de sa mère. «Pour les enfants de moins de trois ans, ils ressentent peut-être encore plus cette perte, car ils n’ont pas eu de temps complet à eux avec leurs parents. Ils se sentiront plus menacés par la venue du nouveau bébé», explique Claire Leduc, travailleuse sociale qui a créé le groupe de Parent entraîneur.
Laisser sa place
Si le poupon ne devient pas l’attraction numéro un, si les parents prennent soin d’éviter les comparaisons et qu’ils accordent beaucoup d’attentions aux deux enfants, l’aîné ne se sentira pas menacé par le nouveau venu. «Si le premier enfant est un petit garçon turbulent qui bouge beaucoup et que le nouveau bébé est une petite fille douce, calme, bouclée et qui fait beaucoup de sourires, il y aura beaucoup de comparaisons entre les enfants. Si on vante les qualités du bébé, le plus grand se demandera qui il est, lui. «Je ne suis pas aussi fin que ma petite sœur?» Il sentira qu’il perd l’attention et l’affection des gens qu’il aime», montre Claire Leduc. L’enfant aura tendance à vouloir protéger ce qui lui appartient, ses parents en premier. La jalousie avec le nouveau frère est normale en autant qu’elle ne s’exprime pas par un agir violent, destructeur ou agressif.
Aussi, la jalousie entre membre de la fratrie ne s’exprime pas tant lorsque le nouveau-né débarque à la maison. «Lorsque le cadet a environ deux ans, quand il marche, il prend les affaires de l’aîné, on sent que la jalousie augmente. L’aîné trouve que le bébé prend beaucoup trop de place», soutient Claire Leduc en ajoutant que la jalousie se manifeste toujours de manière temporaire et sporadique, dans des circonstances particulières. Pour aider l’aîné à exprimer ce qu’il ressent, il importe de lui consacrer du «vrai temps» comme se plaît à le dire Claire Leduc. «Les parents devraient prendre 15 minutes par jour par enfant pour leur parler, les regarder et les écouter. Pas pendant l’heure du souper ou encore quand on se brosse les dents, mais bien du temps précieux. Et il faut que les parents soient disponibles pour leurs enfants. Cela pourrait être pendant l’heure du , quand on laisse le petit prendre le temps de barboter. On s’assoit près de lui, on peut lui faire un massage. Au travers d’une relation solide, l’enfant va se sentir aimé», mentionne Claire Leduc. Aussi, dans ces moments, l’enfant parlera de ce qu’il vit, ce qu’il ressent et ce dont il a peur. Les vrais sentiments se dévoileront lors de ces communications privilégiées que les parents devraient valoriser. «On peut jouer aux poupées avec une petite fille et elle va se sentir importante et aimée parce qu’on passe du temps avec elle. On peut lui dire mille fois qu’on l’aime, mais par une action concrète, elle le ressentira davantage», note Claire Leduc.
Moyens pour la transition se passe bien
- Préparez la chambre du bébé avec l’aîné. Demandez-lui son aide. Peut-être voudra-t-il s’impliquer davantage? Il peut prêter un jouet ou un toutou au bébé qu’il placera dans la chambre. Ne forcez pas la note s’il ne veut pas ou s’il change d’idée.
- Faites le tri du linge avec l’aîné. Vous lui montrez ainsi ce qu’il avait et vous instaurez une notion de passage et de partage. Aussi, une multitude de souvenirs de sa petite enfance vous reviendront en tête et il sera heureux d’en apprendre sur sa propre histoire.
- Prenez des photos des deux enfants ensemble. Le poupon peut être le sujet principal de quelques photos, mais ne négligez pas le plus grand.
- Montrez des photos de l’aîné lorsqu’il avait l’âge du bébé. Racontez-lui comment il était, ce qu’il aimait et dites-lui que vous l’aimiez et qu’il était un beau bébé (ce qu’il entend beaucoup pour le nouveau-né!)
- Préservez à l’aîné un endroit bien à lui.
- Ne demandez pas à l’aîné de donner l’exemple
- L’aîné peut vous aider, mais ne lui confiez pas de tâches d’adultes.
- Offrez à l’aîné une poupée et même une petite poussette pour lui faire sentir qu’il partage véritablement l’histoire de la naissance.
- Lors de la naissance du petit frère ou de la petite sœur, n’éloignez pas l’aîné de la maison pour une semaine chez ses grands-parents. Il doit accueillir le deuxième enfant, et non le contraire. Amenez-le rendre visite à la mère et au bébé à l’hôpital.
«L’enfant a besoin de sentir qu’il est une source de bonheur pour ses parents», précise Claire Leduc. Lui dire et lui faire sentir est essentiel!
Claire Leduc est travailleuse sociale et thérapeute conjugale et familiale. Elle a développé l'approche du parent entraîneur pour répondre à ses besoins comme parent et comme intervenante. Elle a publié «Le Parent Entraîneur» aux Éditions Logiques en 1994 et «Comment transmettre des valeurs essentielles à nos enfants» aux éditions TVA-publications en 1998. Pour connaître le programme Parent Entraîneur: (450) 653-5473 ou http://www.apcfq.qc.ca/parentraineur.htm.
Marie-Lu- Invité
Re: Sentiments de Jalousie face a la venue d'un 2eme bébé
Je sais que tu as un fils mais malheureusement, je n'ai trouver que ceci:
Ma fille ne jure que par son père
Claire Leduc
Question
J’ai une fille de 3 ans et elle aime très fort son papa. La question que je me pose est: «est-ce normal de l’aimer autant et de rejeter sa maman?». C’est TOUJOURS papa. Elle me lance des phrases du genre: «non! pas toi». Je ne peux pas lui donner son , ni lui brosser les dents ou aller la coucher. Depuis un bout de temps, je ne peux même plus m’asseoir à coté d’elle à la table. Si on fait une sortie et que l’on doit se préparer, elle refuse toute aide provenant de ma part. Je suis un peu beaucoup à bout de souffle car je ne sais plus comment m’y prendre avec elle. Le papa aussi commence à être tanné. Nous avons essayé que je m’occupe d’elle-même même si elle ne veut pas et elle pique alors une crise de nerf. Qu’est ce que je peux faire?
Réponse
Chère Maman d'une petite fille de trois ans,
Le complexe d'Oedipe existe et parfois il joue très fort. Il doit se résoudre de la façon suivante: la petite fille découvre puis accepte que la véritable conjointe de son père est sa mère. Elle cherchera alors à s'identifier à elle et aux autres femmes et cela se manifeste par la découverte de la coquetterie, des bijoux et des activités plus féminines comme jouer à la poupée. Comment faire pour en arriver à cette acceptation?
Il est important que votre conjoint vous valorise comme femme et comme mère devant la fillette. Le papa peut conforter sa fille en lui disant qu'il l'aime beaucoup mais que son amoureuse est sa conjointe. Il peut lui demander gentiment de se laisser habiller par elle. La maman peut aussi faire un jeu avec elle comme sortir quelques bijoux et développer avec elle une complicité de femme. Vous pouvez établir une routine officielle du genre, un soir papa lit une histoire, l'autre c'est maman. Parfois cela demande de la patience, car dans cette phase, les enfants sont très entiers dans leurs sentiments.
Si le fait que votre fille vous mette à l’écart est trop dur, vous devrez peut-être demander du soutien à votre conjoint ou à un proche. Les crises viennent souvent d'un besoin qu'on les enfants de dominer leurs parents. Pour déjouer ce besoin, il est important que votre conjoint et vous fassiez équipe et manifestiez que vous êtes un vrai couple amoureux et parental. Si vous avez des difficultés entre vous, vous pouvez en discuter et peut-être consulter, si c'est nécessaire. D'ici quelques mois la situation devrait se rétablir et vous pourrez ainsi créer à nouveau une relation agréable avec votre fille.
Ma fille ne jure que par son père
Claire Leduc
Question
J’ai une fille de 3 ans et elle aime très fort son papa. La question que je me pose est: «est-ce normal de l’aimer autant et de rejeter sa maman?». C’est TOUJOURS papa. Elle me lance des phrases du genre: «non! pas toi». Je ne peux pas lui donner son , ni lui brosser les dents ou aller la coucher. Depuis un bout de temps, je ne peux même plus m’asseoir à coté d’elle à la table. Si on fait une sortie et que l’on doit se préparer, elle refuse toute aide provenant de ma part. Je suis un peu beaucoup à bout de souffle car je ne sais plus comment m’y prendre avec elle. Le papa aussi commence à être tanné. Nous avons essayé que je m’occupe d’elle-même même si elle ne veut pas et elle pique alors une crise de nerf. Qu’est ce que je peux faire?
Réponse
Chère Maman d'une petite fille de trois ans,
Le complexe d'Oedipe existe et parfois il joue très fort. Il doit se résoudre de la façon suivante: la petite fille découvre puis accepte que la véritable conjointe de son père est sa mère. Elle cherchera alors à s'identifier à elle et aux autres femmes et cela se manifeste par la découverte de la coquetterie, des bijoux et des activités plus féminines comme jouer à la poupée. Comment faire pour en arriver à cette acceptation?
Il est important que votre conjoint vous valorise comme femme et comme mère devant la fillette. Le papa peut conforter sa fille en lui disant qu'il l'aime beaucoup mais que son amoureuse est sa conjointe. Il peut lui demander gentiment de se laisser habiller par elle. La maman peut aussi faire un jeu avec elle comme sortir quelques bijoux et développer avec elle une complicité de femme. Vous pouvez établir une routine officielle du genre, un soir papa lit une histoire, l'autre c'est maman. Parfois cela demande de la patience, car dans cette phase, les enfants sont très entiers dans leurs sentiments.
Si le fait que votre fille vous mette à l’écart est trop dur, vous devrez peut-être demander du soutien à votre conjoint ou à un proche. Les crises viennent souvent d'un besoin qu'on les enfants de dominer leurs parents. Pour déjouer ce besoin, il est important que votre conjoint et vous fassiez équipe et manifestiez que vous êtes un vrai couple amoureux et parental. Si vous avez des difficultés entre vous, vous pouvez en discuter et peut-être consulter, si c'est nécessaire. D'ici quelques mois la situation devrait se rétablir et vous pourrez ainsi créer à nouveau une relation agréable avec votre fille.
Marie-Lu- Invité
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