Texte ou il y a matière à débat.....vous en pensez koi?

LES ABANDONNÉS DU SUD ET LES SURPROTÉGÉS DU NORD

Les droits des enfants ne sont pas les mêmes dans tous les pays.

Au Brésil, il y aurait quarante millions d'enfants errants, abandonnés à eux-mêmes. Plus au nord, dans les banlieues canadiennes, de plus en plus d’enfants sont élevés et surprotégés dans des bungalows-forteresses.

La façon de concevoir la famille varie d'une société à l'autre, de même que l'image qu'on se fait de l'enfant, de la filiation et de la responsabilité parentale. Entre les sociétés traditionnelles et les sociétés industrielles, la séparation parent-enfant n'est pas perçue de la même manière. Qu'elles soient culturelles ou historiques, ces différences résident aussi dans les réalités socio-économique, politique et sanitaire du pays de l'enfant, et dans son environnement immédiat.

Faire un homme de soi... à 7 ans
Comme dans l'Occident d'autrefois, où le statut d'enfant, à toutes fins pratiques, n'existait pas, l'enfant qui vit aujourd'hui dans les sociétés traditionnelles ou dans la misère persistante des bidonvilles est considéré comme un pré-adulte.

Très tôt dans sa vie, l'enfant du «sud» prend le large et ses jambes à son cou pour faire trop tôt un homme de lui ou se faire trop vite la femme d'un autre. Très tôt, il est investi d'une responsabilité, autant envers son groupe social qu'envers sa famille, dont il échappe du coup à l'autorité absolue. Un coup de pied au derrière et l'espace lui appartient. C'est ainsi que dès l'âge de 7 ou 8 ans, l'enfant déguerpit avec la bénédiction de papa et de maman. Il apprend à circuler, d'oncle en tante, de voisin en voisine, dormant tantôt chez eux, tantôt dans des abris improvisés.

Stratégie familiale ou simple négligence?
Négligence: «Ils sont des millions à survivre dans des conditions désastreuses», nous rappelle la juriste française De Béchillon. «La majorité d'entre eux n'a plus de foyer familial, quelques-uns seulement gardent des liens épisodiques avec leurs parents (...) En particulier, ces enfants ne peuvent pas être adoptés, faute d'avoir été officiellement abandonnés par leurs parents.»

Stratégie familiale: sans perdre de vue la misère noire qui les afflige, eux et leurs parents, leur séjour dans la rue à vendre du café ou à ramasser des guenilles, représente sans doute une phase intermittente de leur développement. Pour Claudia Fonseca, professeure d'anthropologie sociale à Porto Alegre, «les croyances et les pratiques sociales sont les conséquences directes du contexte dans lequel on vit». De fait, à São Paulo comme à Rio, celui qui survit n'est pas manchot.

Surprotection: quand il n'y a plus de place pour l'expérience

Par ailleurs, l'espace concédé aux enfants du «nord» s'est terriblement rétréci. En Amérique du Nord comme en Europe occidentale, entre le double enfermement du split level et de l'autobus scolaire, on a fini par contenir les faits et gestes des petits dans un terrain de jeu et de vie, sécurité oblige, relativement clos et du reste, balisé, jalonné de casques, de clôtures et d'interdits.

Sécurité ou contrainte?

Sécurité: Casque à vélo, casque en ski, ceinture de sécurité en auto, sur le dos, soie dentaire, interdiction de coton-tige, interdiction de fessée, parc à jouer, lit à barreaux, interdiction de frites.

Contrainte: «Une protection illusoire», commentait la célèbre Françoise Dolto, «car seule l'expérience immunise vraiment l'enfant contre les dangers qui peuvent menacer son intégrité physique». Au-delà de la peur de l'infection, de l'agression, de l'allergie, du péril jaune et du beurre d'arachides, il faut que l'enfant se sente vivant.

Pas de juste milieu

Tandis que la misère des pauvres n'a plus de frontières, celle des riches s'ankylose......

WOW !!!! SweetBaby! Ça m'étonne que ton extrait de texte n'Est pas attiré de commentaires!!!

Il me fait revivre certaines images et il pointe bien le quasi ridicule de la situation nord-amédicaine, des fois.

Il est pas SI loin le temps ou les choses n'étaient pas les mêmes, pour moi. Et le senseur le plus évident est le phénomène de la PEUR de l'agression éminente.
On est empreignés, je trouve, de peur et de facon d'agir en réponse a des attaques hypothétiques.
J'arrive pas a en faire fit.
Et j'imbibe a mon tour mes enfants. Le sens commun me dit que je fais bien, mais ma raison, des fois me zoom l'exagération (et l'inactivité que ça engendre).

Enfin, je m'excuse, je suis un peu décousue, il est pas mal tard... Je reviendrai demain me corriger ou dire que ça fait pas mal le tour de ma pensée!!

Tinker, pas d'expérience au Brésil mais qui a vu les enfants-du-Village en République Dominicaine XxxxxxxxX

C'est sûr que comparé les deux extrêmes, ça illustre bien le côté ridicule des nord-américains a vouloir tout prévoir, tout éviter...

Faudrait que je réfléchisse à la question, mais je crois pas être super freak... La vie est un jeu dangeureux mais elle vaut la peine d'embarquer dans le train et de la vivre pleinement... Pas juste la regarder passer, par peur de sauter dedans sans casque, genouillères, protection civile et loi nous dictant la bonne conduite au cas ou on manquerait la marche...

Ce texte me fait beaucoup réfléchir. Merci de nous l'avoir partagé.

Merci pour cette lecture très inspirante et source de réflexion!

Je pense que ce débat peut faire écho à ce qu'on appelle aujourd'hui la théorie de 'l'enfant précieux', du fait que la naissance peut aujourd'hui être planifiée, désirée, attendue, limitée par le nombre...on en vient à traiter chaque individu comme s'il était tout seul. Du coup, les méthodes de prévention prédominent et on établit des protocoles de protection *généraux*, élargi à tout le monde, quelquefois pour le pire plus que pour le meilleur, et ce pour sauver quelques dizaines de vie au détriment du désagrément de milliers d'autres.
ATTENTION, je ne suis surtout pas en train de dire qu'une seule vie ne vaut pas la peine d'être sauvée!
Simplement, il y avait avant l'avènement du tout médical une certaine sélection naturelle dans la population. Mais de nos jours, on applique d'emblée le principe de précaution pour tout le monde, même si dans la majorité il n'est pas applicable.
Le soucis, c'est qu'on en vient à créer d'autres problèmes en essayant de réduire le risque qui se limite en réalité à quelques franges de la population.
Je parle à la fois de protocoles et recommandations durant la grossesse et en post natal pour la mère (et surtout l'enfant...).
On en oublie du coup la loi du *gros bon sens* en prenant pour acquis que les gens sont des épais et ont besoin de lois, de règles, de limites, de protocoles, pour prendre les bonnes décisions et ne pas se nuire à eux mêmes et leur progéniture. Le pire, c'est qu'il y a toujours un petit nombre de 2 watts quelque part qui vient donner raison à tout ce lourd fardeau législatif et protocolaire...

car seule l'expérience immunise vraiment l'enfant contre les dangers qui peuvent menacer son intégrité physique

Disons que cette phrase là résume bien ce que je pense en gros...

et celle là que j'aime bien de Calipso, car c'est ma façon de voir les choses aussi... pourquoi le gouvernement devrait toujours tout légiférer...

On en oublie du coup la loi du *gros bon sens* en prenant pour acquis que les gens sont des épais et ont besoin de lois, de règles, de limites, de protocoles, pour prendre les bonnes décisions et ne pas se nuire à eux mêmes et leur progéniture. Le pire, c'est qu'il y a toujours un petit nombre de 2 watts quelque part qui vient donner raison à tout ce lourd fardeau législatif et protocolaire...