Qu'en pensez-vous ? (long)
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Chantalou
Elie
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Qu'en pensez-vous ? (long)
J'ai rédigé ma création littéraire de la session pour l'atelier d'écriture. J'aimerais savoir ce que vous en pensez si vous avez du temps à perdre un peu haha.
Je scrutais l’horizon. J’apercevais des progénitures rayonner de bonheur. Ils savouraient les délices de l’enfance. Je les observais courir les uns après les autres sans aucun but. Je me rappelais la joie de vivre créée de façon très anodine. En pénétrant visuellement dans leur bulle de plaisir, je me permets, à cet instant même, de les admirer pour leur spontanéité exemplaire. Je les voyais se construire des rêves comme on se construit des châteaux de sable. Je les voyais s’imaginer des contes de fées comme on glisse d’un toboggan. Je voudrais reculer la bande cinématographique de ma vie. Je voudrais régresser. Je voudrais revenir où les seuls soucis sont de choisir entre s’amuser avec une balançoire ou avec une bascule. Je voudrais m’asseoir dans ce gros véhicule jaune qui apeure une bonne partie de ses passagers. La nostalgie me hante. Je suis assise au milieu d’une marmaille où la gaieté semble se multiplier à coup d’œil. Pourtant, cet épisode quotidien était installé dans la routine, mais aujourd’hui, mon profil psychologique avait atteint le paroxysme de l’amertume. Nous étions dans les mêmes lieux c’est-à-dire ce stupide terrain de jeux où tous ces enfants prenaient satisfaction à affronter leurs pires ennemis imaginaires. Je voudrais accéder à leur monde merveilleux. Je voudrais être la capitaine et embarquer à bord de ce navire débordant de moussaillons énergiques. Seulement, je ne me sentais pas à ma place. Je ne voyais pas comment je pourrais me fondre dans leur comédie qui touchait presque l’absurdité. Au fond de moi, je savais que je les enviais, mais je ne voulais pas me l’avouer. C’était égoïsme de jalouser des enfants. C’était misérable de vouloir débouler l’escalier, alors que j’avais déjà plusieurs marches de conquis.
J’avais mandat de les surveiller, de surveiller leur fantaisie enfantine qu’on entendait à des kilomètres avec cette fameuse mélodie : « jaune, c’est la couleur du soleil. Jaune, c’est la couleur du soleil. Jaune, c’est la couleur du soleil et le soleil me réchauffe les oreilles ! » Généralement, j’agissais en animatrice compétente, car je participais à leurs actions abracadabrantes, mais c’était différent. Mon existence sentait la différence. Désormais, j’avais l’impression d’être le mouton noir de l’enclot. Soudain, un rejeton s’approchait vers moi. Ma métacognition en cours s’arrêta brusquement. Mes souvenirs déterrés s’enfouissaient. Il avait l’air triste, ou plutôt anéanti, désemparé. Avec ses faciès piteux, il m’expliqua qu’il n’avait pas réussi à faire virevolter son cerf-volant dans le ciel bleu à cause du méchant monstre. Je compris qu’il faisait sans doute référence au vent. Il me supplia de l’aider à contrer ce géant courant d’air. J’appréhendais cette activité improvisée. Je me demandais si mes actions aidantes envers ce petit bonhomme allaient se métamorphoser en actions non-aidantes pour ma personne. J’allais peut-être m’enfoncer profondément dans le gouffre. J’allais peut-être, en essayant de relever cet enfant, tomber face première. Est-ce que la nostalgie allait sonner à ma porte ? C’était peut-être une façon d’expérimenter mes pensées métacognitives portant sur mon amertume intérieure.
Le petit garçon me vulgarisait son savoir. Il démontrait une réelle passion envers son cerf-volant. Il avait un enthousiasme incomparable pour tous les aspects concernant le bien-être de cet objet qui avait tant de valeurs à ses yeux. C’était la prunelle de ses yeux. L’alarme s’était alors déclenchée. Je devais collaborer à son désir fulgurant. Ma connaissance en terme de cerf-volant était plutôt limitée, mais j’avais une motivation incontestable d’être la copilote stationnaire de cet engin volant.
Plusieurs essais n’ont pas été très concluants. Le monstre Zéphyr persistait. Il ne voulait point lâcher prise. Mon coéquipier et moi n’étions pas prêts à capituler. Nous avions espoir de voir la fierté de ce gamin faire son envol vers le firmament diurne.
Le soleil scintillait et j’avais l’impression que la température corrélait parfaitement avec l’humeur de mon jeune camarade. Dans un élan saturé de dynamisme, il courra avec son ami volant à la main. Son sourire franc et ses gestes spontanés ne mentaient pas. Il possédait un intérêt démentiel qui ensorcelait. Son puissant intérêt m’avait ensorcelé. La nostalgie n’était plus. J’avais l’impression d’être complice de son essai endiablé. J’étais complice. J’étais son alliée qui l’aidait à combattre cette rafale ennemie. C’est avec détermination que nous en étions arrivés à un résultat impeccable. Le cerf-volant tourbillonnait gracieusement dans le ciel éclatant. Nous éprouvions une fierté commune indescriptible. Les événements produits nous amenaient à atteindre avec recrudescence une complicité exceptionnelle.
Le gamin me remercia de multiples fois. J’étais sans mot. Je ne savais plus quoi dire d’intelligent. Valait mieux ne rien dire dans ce cas. Son sourire de vainqueur illuminait mon admiration pour ce qu’il est. J’avais pris conscience qu’une simple activité de coopération permet de développer plusieurs facettes d’émotions acquises. Le fait d’être en équipe avec cet enfant passionné m’a permis de constater que les marmots ne demandent qu’à aller jusqu’au bout de leurs désirs, de leurs rêves, de leurs ambitions. En grandissant, on ne grandit pas toujours pour le mieux. On progresse en altitude, mais on régresse de volonté, de ténacité, de persévérance. On laisse le découragement nous envahir. Pourtant, on démontre toujours le contraire à nos enfants. Nous sommes des êtres incohérents. Nous sommes des êtres illogiques. Les secondes chances existent, suffit de les saisir.
Lorsque ce petit garçon est retourné s’amuser avec ses nombreux amis et qu’il leur a raconté fièrement son exploit, c’est à cet instant que j’ai constaté que j’avais comblé mon rôle d’animatrice. Que je ne les avais pas seulement surveillés. Que j’avais dépassé les exigences de mon poste estival.
Cette activité m’a permise d’évoluer. D’évoluer dans ce sentiment de nostalgie puisque j’ai appris que peu importe le nombre de chandelles que comporte notre gâteau d’anniversaire, en n’importe quelle circonstance, il est plus facile de pénétrer dans leur univers fantasmagorique. Il suffit de garder son cœur d’enfant. Il suffit d’incarner l’enfant. Il suffit d’oublier les soucis d’adultes le temps d’une glissade.
En regardant ce cerf-volant s’élancer dans les airs, une libération m’envahissait. Les sentiments de nostalgie s’estompaient, disparaissaient, s’envolaient à une altitude profonde comme ce cerf-volant qui se défilait entre le peu de nuages que possédait ce fond bleu. J’avais apporté mon aide à ce petit garçon, mais celui-ci, inconscient, a devancé la réciprocité qui s’avait installé entre nos deux esprits.
Je scrutais l’horizon. J’apercevais des progénitures rayonner de bonheur. Ils savouraient les délices de l’enfance. Je les observais courir les uns après les autres sans aucun but. Je me rappelais la joie de vivre créée de façon très anodine. En pénétrant visuellement dans leur bulle de plaisir, je me permets, à cet instant même, de les admirer pour leur spontanéité exemplaire. Je les voyais se construire des rêves comme on se construit des châteaux de sable. Je les voyais s’imaginer des contes de fées comme on glisse d’un toboggan. Je voudrais reculer la bande cinématographique de ma vie. Je voudrais régresser. Je voudrais revenir où les seuls soucis sont de choisir entre s’amuser avec une balançoire ou avec une bascule. Je voudrais m’asseoir dans ce gros véhicule jaune qui apeure une bonne partie de ses passagers. La nostalgie me hante. Je suis assise au milieu d’une marmaille où la gaieté semble se multiplier à coup d’œil. Pourtant, cet épisode quotidien était installé dans la routine, mais aujourd’hui, mon profil psychologique avait atteint le paroxysme de l’amertume. Nous étions dans les mêmes lieux c’est-à-dire ce stupide terrain de jeux où tous ces enfants prenaient satisfaction à affronter leurs pires ennemis imaginaires. Je voudrais accéder à leur monde merveilleux. Je voudrais être la capitaine et embarquer à bord de ce navire débordant de moussaillons énergiques. Seulement, je ne me sentais pas à ma place. Je ne voyais pas comment je pourrais me fondre dans leur comédie qui touchait presque l’absurdité. Au fond de moi, je savais que je les enviais, mais je ne voulais pas me l’avouer. C’était égoïsme de jalouser des enfants. C’était misérable de vouloir débouler l’escalier, alors que j’avais déjà plusieurs marches de conquis.
J’avais mandat de les surveiller, de surveiller leur fantaisie enfantine qu’on entendait à des kilomètres avec cette fameuse mélodie : « jaune, c’est la couleur du soleil. Jaune, c’est la couleur du soleil. Jaune, c’est la couleur du soleil et le soleil me réchauffe les oreilles ! » Généralement, j’agissais en animatrice compétente, car je participais à leurs actions abracadabrantes, mais c’était différent. Mon existence sentait la différence. Désormais, j’avais l’impression d’être le mouton noir de l’enclot. Soudain, un rejeton s’approchait vers moi. Ma métacognition en cours s’arrêta brusquement. Mes souvenirs déterrés s’enfouissaient. Il avait l’air triste, ou plutôt anéanti, désemparé. Avec ses faciès piteux, il m’expliqua qu’il n’avait pas réussi à faire virevolter son cerf-volant dans le ciel bleu à cause du méchant monstre. Je compris qu’il faisait sans doute référence au vent. Il me supplia de l’aider à contrer ce géant courant d’air. J’appréhendais cette activité improvisée. Je me demandais si mes actions aidantes envers ce petit bonhomme allaient se métamorphoser en actions non-aidantes pour ma personne. J’allais peut-être m’enfoncer profondément dans le gouffre. J’allais peut-être, en essayant de relever cet enfant, tomber face première. Est-ce que la nostalgie allait sonner à ma porte ? C’était peut-être une façon d’expérimenter mes pensées métacognitives portant sur mon amertume intérieure.
Le petit garçon me vulgarisait son savoir. Il démontrait une réelle passion envers son cerf-volant. Il avait un enthousiasme incomparable pour tous les aspects concernant le bien-être de cet objet qui avait tant de valeurs à ses yeux. C’était la prunelle de ses yeux. L’alarme s’était alors déclenchée. Je devais collaborer à son désir fulgurant. Ma connaissance en terme de cerf-volant était plutôt limitée, mais j’avais une motivation incontestable d’être la copilote stationnaire de cet engin volant.
Plusieurs essais n’ont pas été très concluants. Le monstre Zéphyr persistait. Il ne voulait point lâcher prise. Mon coéquipier et moi n’étions pas prêts à capituler. Nous avions espoir de voir la fierté de ce gamin faire son envol vers le firmament diurne.
Le soleil scintillait et j’avais l’impression que la température corrélait parfaitement avec l’humeur de mon jeune camarade. Dans un élan saturé de dynamisme, il courra avec son ami volant à la main. Son sourire franc et ses gestes spontanés ne mentaient pas. Il possédait un intérêt démentiel qui ensorcelait. Son puissant intérêt m’avait ensorcelé. La nostalgie n’était plus. J’avais l’impression d’être complice de son essai endiablé. J’étais complice. J’étais son alliée qui l’aidait à combattre cette rafale ennemie. C’est avec détermination que nous en étions arrivés à un résultat impeccable. Le cerf-volant tourbillonnait gracieusement dans le ciel éclatant. Nous éprouvions une fierté commune indescriptible. Les événements produits nous amenaient à atteindre avec recrudescence une complicité exceptionnelle.
Le gamin me remercia de multiples fois. J’étais sans mot. Je ne savais plus quoi dire d’intelligent. Valait mieux ne rien dire dans ce cas. Son sourire de vainqueur illuminait mon admiration pour ce qu’il est. J’avais pris conscience qu’une simple activité de coopération permet de développer plusieurs facettes d’émotions acquises. Le fait d’être en équipe avec cet enfant passionné m’a permis de constater que les marmots ne demandent qu’à aller jusqu’au bout de leurs désirs, de leurs rêves, de leurs ambitions. En grandissant, on ne grandit pas toujours pour le mieux. On progresse en altitude, mais on régresse de volonté, de ténacité, de persévérance. On laisse le découragement nous envahir. Pourtant, on démontre toujours le contraire à nos enfants. Nous sommes des êtres incohérents. Nous sommes des êtres illogiques. Les secondes chances existent, suffit de les saisir.
Lorsque ce petit garçon est retourné s’amuser avec ses nombreux amis et qu’il leur a raconté fièrement son exploit, c’est à cet instant que j’ai constaté que j’avais comblé mon rôle d’animatrice. Que je ne les avais pas seulement surveillés. Que j’avais dépassé les exigences de mon poste estival.
Cette activité m’a permise d’évoluer. D’évoluer dans ce sentiment de nostalgie puisque j’ai appris que peu importe le nombre de chandelles que comporte notre gâteau d’anniversaire, en n’importe quelle circonstance, il est plus facile de pénétrer dans leur univers fantasmagorique. Il suffit de garder son cœur d’enfant. Il suffit d’incarner l’enfant. Il suffit d’oublier les soucis d’adultes le temps d’une glissade.
En regardant ce cerf-volant s’élancer dans les airs, une libération m’envahissait. Les sentiments de nostalgie s’estompaient, disparaissaient, s’envolaient à une altitude profonde comme ce cerf-volant qui se défilait entre le peu de nuages que possédait ce fond bleu. J’avais apporté mon aide à ce petit garçon, mais celui-ci, inconscient, a devancé la réciprocité qui s’avait installé entre nos deux esprits.
Elie- Douce brise privilégiée
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Nombre de messages : 7387
Age : 33
Localisation : Entre quatre murs, en dessous d'un toit.
Emploi : Étudiante en soins infirmiers qui travaille à l'hôpital. Complice des petits amis depuis 6 ans.
Loisirs : Me balanciner deux heures de temps, agir en gaffeuse, passer 29 heures par jour au labo de soins.
État civil : En union avec mon chat
Date d'inscription : 31/07/2006
Re: Qu'en pensez-vous ? (long)
Tu écris merveilleusement bien. C'est super
Je me permets de te noter deux fautes :
marches de conquis = marches de conquises
enclot = enclos[/b]
Je me permets de te noter deux fautes :
marches de conquis = marches de conquises
enclot = enclos[/b]
bibiboudin- L'arbre des souvenirs V.I.P
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Nombre de messages : 12861
Localisation : QUÉBEC
Date d'inscription : 21/10/2005
Re: Qu'en pensez-vous ? (long)
Tres bien ma belle!!
Il est plus long que le dernier texte que tu m'as fait lire..
Il est plus long que le dernier texte que tu m'as fait lire..
Superstar- Douce brise privilégiée
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Emploi : Retour au Maxi!!
Date d'inscription : 14/04/2006
Re: Qu'en pensez-vous ? (long)
Je trouve ça très bien, tu as du talent ma chère !
isabeille- Douce brise privilégiée
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Date d'inscription : 21/01/2007
Re: Qu'en pensez-vous ? (long)
Merci les filles !
Oh bibi, beaucoup ! Tu viens de me sauver 0.2% de moins haha.
Oh bibi, beaucoup ! Tu viens de me sauver 0.2% de moins haha.
Elie- Douce brise privilégiée
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Date d'inscription : 31/07/2006
Re: Qu'en pensez-vous ? (long)
C'est vraiment bien écrit bravo !
zeliane- Charmeuse de Miel d'Or
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